Les handicapés intellectuels créent leur association

L'association est encore en cours de constitution, mais elle a déjà un nom évocateur : « Nous aussi ». Il dit bien que la dizaine de personnes « handicapées intellectuelles » qui, pour l'heure, la préfigurent veulent pouvoir se regrouper, s'exprimer par elles-mêmes et prendre part aux décisions qui les concernent (1). L'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales  (Unapei) apporte son soutien logistique et juridique à l'initiative. En rappelant qu'elle avait suscité, en août dernier au Croisic, les premières rencontres internationales de la participation des personnes handicapées intellectuelles, d'où est sorti ce projet. Une première, en France en tout cas, car il existerait quelques précédents en Europe du Nord.

La future association affirme que le fait d'avoir des difficultés intellectuelles n'exclut pas la possibilité de communiquer et de formuler des opinions. Elle rappelle aussi « l'importance d'un accompagnement humain », qu'il soit parental ou professionnel, et projette d'élaborer une charte sur ce sujet. Celle-ci devrait exposer « les principes et les bonnes pratiques » d'un accompagnement favorisant l'acquisition de l'autonomie et l'insertion. Enfin, l'association souhaite également, par son action, « modifier le regard porté par la société sur le handicap intellectuel ». « Nous aussi » a constitué un bureau provisoire, présidé par Jean- Marie Coste, travailleur au centre d'aide par le travail de Montflourès à Béziers. Elle devrait disposer prochainement d'une page d'accueil sur le site Internet de l'Unapei (2).