Recevoir la newsletter

... exige une solution politique, selon les associations

Article réservé aux abonnés

Unanimes. Les associations qui travaillent auprès des sans-domicile saluent toutes l'intérêt de l'enquête réalisée par l'INSEE, « qui donne des chiffres calculés de manière scientifique, au lieu des évaluations dont il fallait se contenter jusque- là », comme le dit Patrick Doutreligne, adjoint au délégué général de la Fondation Abbé-Pierre. Ce travail « sera à renouveler périodiquement pour mesurer les évolutions », ajoute la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale  (FNARS).

Les chiffres avancés ne sont donc pas contestés ? « Ils donnent une photogra-phie à un instant T, commente Patrick Doutreligne, mais les itinéraires examinés montrent que beaucoup de personnes alternent les séjours dans la rue, en centre, chez des amis et reviennent dans la rue, donc que le flux des populations à risque est plus important. » « Il faut doubler le chiffre de 86 000 », tranche Daniel Druesne, directeur de la communication de l'Uniopss. « Avec les personnes logées dans des cabanes de fortune, en caravane, à l'hôtel ou accueillies chez des amis, l'INSEE confirme de toute façon le chiffre de 200 000 personnes sans logement », remarque la FNARS.

« Le constat d'un rajeunissement de la population des sans-domicile et de la proportion très importante d'étrangers ne nous étonne pas du tout », note Marc Leriche, coordinateur de la mission SDF de Médecins du monde à Paris. « Cela fait des mois que les associations alertent les pouvoirs publics sur la situation intolérable, voire explosive, créée dans un réseau saturé parce que le problème des demandeurs d'asile n'est pas réglé par ailleurs, rappelle Daniel Druesne. Il ne faudrait pas que ce phénomène brouille la représentation des SDF, ni l'identification des besoins sociaux qu'ils révèlent. » « Il est clair, en tout cas, que les conditions d'hébergement ne s'améliorent pas, malgré les efforts réalisés, insiste Marc Leriche. Trop de gens arrivent encore dans les hébergements d'urgence entre minuit et 2 heures du matin pour en être expulsés entre 6 et 7 heures. Avec des conditions d'hygiène et d'insécurité telles que beaucoup de sans-abri préfèrent rester dans la rue. Or le logement, c'est bien la condition n° 1 d'une éventuelle réinsertion. » « Ce n'est pas pourtant faute de volonté, d'initiatives et d'innovation des associations, écrit la FNARS, mais par manque de moyens. » « Le secteur associatif, qui joue un rôle prépondérant dans l'accueil des personnes passées au travers des mailles du filet de protection sociale est laissé dans le même état de précarité que les populations dont il s'occupe », déplore Patrick Doutreligne, qui estime que l'enquête sort au bon moment pour soulever des questions qui « ne sont pas économiques mais politiques. Trouver une solution pour 80 000 ou 120 000 personnes, c'est l'équivalent de quelques mois de construction de logements en France, et c'est tout à fait à la portée d'un pays riche et évolué », dit-il. « Plus personne à la rue dans cinq ans, le voulons-nous ? », interroge la FNARS, qui rappelle sa proposition d'un plan d'action pluriannuel. Plus personne (y compris les jeunes et les demandeurs d'asile) ne doit être condamné à vivre en dessous du seuil de pauvreté, ajoute-t-elle. M.-J. M.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur