Dix pas vers un développement durable

« Le développement durable est au service de l'homme. Son but premier est l'égale dignité de toute personne humaine. Il tend donc, très particulièrement, à la réduction effective de la pauvreté et à un accès plus équitable aux biens publics globaux, en particulier le savoir, la santé, la maîtrise par chacun de sa propre vie. Le développement durable ménage les ressources naturelles et les équilibres écologiques. Il se préoccupe d'assurer la survie ou, mieux, de bonnes conditions de vie aux générations futures. » Ce n'est pas un hasard : c'est bien l'homme qui est placé au premier plan de cette définition figurant en tête du « Manifeste pour un développement durable », lancé, le 29 janvier, par une centaine de personnalités de la société civile (1).

Ne se voulant ni catastrophiste ni béat, le texte décrit l'état du monde en dénonçant un « fauteur de désordre : notre mode de vie occidental (du moins celui des 80 % de favorisés parmi les Occidentaux)  ». Alimenté par la « mondialisation libérale », ce modèle n'est « pas généralisable » et suscite « une frustration qui n'a pas fini de secouer la planète ». « La balle est dans notre camp, estiment les signataires. Nous n'avons aucun titre à demander des efforts aux pays du Sud, c'est à nous de modifier nos comportements, de marcher sereinement vers la sobriété. » Le manifeste propose donc « dix pas » pour avancer vers un développement durable, qui vont d'une meilleure « gouver- nance mondiale » à la priorité accordée à une « société plus solidaire », la marche du monde vers plus d'inégalités « n'étant pas une fatalité ».

Le choix du mode de développement dépend certes des hommes politiques, mais aussi de la société civile et de cha- que citoyen, proclament les signataires, qui proposent de poursuivre le débat (2) et donnent rendez-vous le 28 mars, pour une réunion d'évaluation des programmes des candidats à l'élection prési- dentielle.