Délinquance : le MNETS appelle à un sursaut des travailleurs sociaux

Travailleurs sociaux, sortez du « silence radio » et exprimez-vous sur « la criminalisation des classes populaires, sur les orientations du tout répressif et de la tolérance zéro, ainsi que sur toutes les facettes oubliées de l'insécurité quotidienne, à savoir l'exclusion, la précarité, la discrimination, la stigmatisation... ». Tel est l'appel lancé par le président du Mouvement national des étudiants et des travailleurs sociaux  (MNETS)   (1), Brice Mendes, dans un courrier adressé aux ASH. « Il me semble que notre place permettrait de mettre en évidence que la violence existe aussi dans le fonctionnement même de notre société. [...] N'avons-nous pas des éléments à apporter sur le fonctionnement des offices d'HLM ? N'avons-nous rien à dire sur la place des personnes toxicomanes dans notre société ?Et concernant la discrimination raciale et sociale à l'emploi, tout a-t-il été dénoncé ? », s'interroge-t-il. « Entre faire une évaluation sociale d'une situation puis mettre en place un suivi éducatif et envoyer un jeune en comparution immédiate sans avocat et le condamner à de la prison, il y a deux façons de faire, deux façons de voir la société et ses problèmes, deux façons de proposer des solutions, deux façons bien différentes. Alors que les travailleurs sociaux rechignent à critiquer certains agissements du secteur répressif, il semble totalement légitime aux élus de discuter très sérieusement de la remise en cause de l'ordonnance de 1945 et d'évoquer la réouverture des maisons de redressement », déplore le président du MNETS. Au travers de ces discours sécuritaires, conclut-il, « ce sont nos conditions de travail et nos missions qui sont remises en cause de manière larvée, sans que personne n'en interroge le sens ».