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A propos de l'aide à domicile

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Notre enquête sur l'aide à domicile (1) - bousculée par la création de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA)  - a suscité deux réactions. Extraits.

« Je suis stupéfait, écrit Jacques Benoist, secrétaire d'une association mandataire de Rennes (2), de lire encore que la convention collective bloque les personnels au niveau du SMIC. Car enfin, qui empêche une association de conclure un accord salarial ? » Dans la sienne, précise-t-il, un accord prévoit notamment l'embauche des assistantes de vie débutantes au niveau 2, des diplômées au niveau 4 et l'application des 35 heures sur la base des 39/35 depuis le 1er janvier 2002. « Comment cela se décide-t-il ? Avec un conseil d'administration composé d'employeurs élus par 200 employeurs informés par un bulletin tri-annuel, et qui adoptent en assemblée générale les orientations proposées. C'est l'intérêt de l'association mandataire qui permet la citoyenneté des employeurs.[...] » « Mais la difficulté de recrutement des assistantes de vie, ce n'est pas seulement une question de rémunération, poursuit Jacques Benoist. C'est avant tout une question d'appréhension de la fonction. Dans la majorité des demandes qui nous parviennent, les candidates font part de leur motivation à être dame de compagnie et à assurer un soutien psychologique aux personnes. Elles occultent les éléments d'aide à la vie quotidienne et semblent considérer que rendre service est un travail dégradant. En l'an 2000, sur 41 personnes recrutées, 28 ont renoncé, dont 16 avant la fin du mois d'essai, qui nous ont dit qu'elles se faisaient une autre idée de l'aide à domicile. […] » « Alors l'APA est-elle une “formidable opportunité” ? Nous le pensons, mais sans rêver. […] Car il faudrait d'abord que soient réellement examinées les demandes des associations agréées qualité. La nôtre a présenté, en mars 2001, un projet de création d'un service de soins et d'accompagnement, avec un accueil de jour jumelé à une crèche [...]. Malgré de multiples démarches auprès du conseil général, de la DDASS, de la CRAM, du secrétariat d'Etat, nous n'avons pas de réponse. Il est vrai que la priorité, c'est la mise en place de l'APA. Mais justement, cette loi prévoyait des financements pour la modernisation de l'aide à domicile. Nous ne devons pas avoir le bon décodeur pour la lire... A moins que l'on en veuille à notre statut d'association mandataire, présentée par beaucoup comme ce qu'il ne faut pas faire. »

Autre lettre, celle de Bernard Ennuyer, directeur d'une association de service à domicile de Paris (3). « En ce qui concerne “l'hypothèse raisonnable” de la création de 40 000 emplois dans les services prestataires, je n'ai personnellement vu aucun autre “spécialiste” que la ministre et son cabinet pour s'avancer sur un tel chiffre. [...] Le gouvernement actuel se borne à une incantation, comme d'ailleurs en son temps le gouvernement Juppé qui disait que la prestation spécifique dépendance  (PSD) allait créer 50 000 emplois. Je vous rappelle que la PSD (et il n'y a pas de raison que cela change avec l'APA, vu que l'énorme majorité des gens seront en GIR 3 et 4) a été donnée en prestataire à 21 %des demandeurs. Les 40 000 emplois hypothétiques seront alors créés non seulement en prestataire mais aussi en mandataire ou en gré à gré. Et il faut alors les rapprocher des 220 000 emplois de l'ensemble des services aux personnes âgées, et non des 80 000 emplois des services prestataires, ce qui n'est pas la même chose. [...] »

Par ailleurs, Bernard Ennuyer n'admet pas « que la ministre ose dire que nous avons le cinquième risque, tant au niveau du financement (l'essentiel de l'APA est financé par les conseils généraux) qu'au niveau des principes (un ticket modérateur variable selon les ressources). La différence en matière de solidarité publique est colossale et ce n'est pas qu'une simple question de proximité. Celle-ci conduira d'ailleurs, quoi qu'en dise la ministre, à la multiplication des inégalités départementales, car les montants de l'APA sont des maxima attribuables, pas des minima. »

Enfin, Bernard Ennuyer estime « affligeant que la ministre affirme que la recher- che sur le vieillissement a commencé il y a une quinzaine d'années. Alors que dès les années 1955-1960, d'excellentes réflexions (le rapport Laroque de 1962, l'Intergroupe de 1971...) ont posé des questions fondamentales- restées sans réponse - et que les gouvernements actuels s'empressent de méconnaître. Quel mépris pour les chercheurs et les professionnels.[...] »

Notes

(1)  Voir ASH n° 2245 du 11-01-02.

(2)  L'Arbre au soleil : 61, rue Papu - 35000 Rennes - Tél. 02 99 33 92 90.

(3)  Les Amis : 12, rue Jacquemont - 75017 Paris - Tél. 01 44 85 29 00.

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