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« La bourse d'accès à l'emploi ouvre un nouveau droit pour les jeunes »

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Les 600 missions locales et permanences d'accueil, d'information et d'orientation sont réunies à Grenoble, les 24 et 25 janvier, pour débattre du « nouveau » programme des trajets d'accès à l'emploi (TRACE). Bilan et orientations avec Hubert Peurichard, délégué interministériel à l'insertion des jeunes.
Quel bilan tirez-vous des trois ans du programme TRACE ?

52 000 jeunes y sont entrés durant l'année 2001. A la fin novembre, nous comptions environ 75 000 présents dans le dispositif et 75 000 sortis, soit 150 000 bénéficiaires depuis le lancement de ce programme de lutte contre l'exclusion en octobre 1998. Parmi les jeunes présents dans le dispositif (dont le profil varie peu), nous constatons qu'à un instant T, 33 % sont en situation d'emploi (souvent pour une courte durée), 20 % en formation, 44 % en recherche d'emploi accompagnée et 3 % dans une « autre situation » (en maladie, maternité... ou en prison). Ces chiffres font ressortir une constante d'environ 53 %de jeunes en situation rémunérée. Quant aux jeunes sortis du dispositif, 53 % sont en emploi (dont 33 % dans un emploi classique, 13 % en apprentissage ou en contrat de qualification et 7 % en emploi aidé), 2 % en formation, 29 % au chômage et 16 % dans une autre situation. Avec le temps, nous constatons une augmentation du taux des sorties vers l'emploi et l'alternance. A confirmer.

En quoi pouvez-vous parler d'un « nouveau » programme TRACE ?

D'abord parce qu'il est désormais accompagné d'une bourse d'accès à l'emploi (1). Il s'agit d'un nouveau droit ouvert aux jeunes qui n'ont pas de ressources propres en dehors des périodes rémunérées, soit actuellement 80 %d'entre eux. Mais cette bourse de 75  € par semaine est l'un des éléments du contrat qui engage les jeunes à s'investir dans un parcours actif d'insertion. C'est pourquoi elle est accordée pour une durée limitée de six mois, renouvelable après examen de l'activité du bénéficiaire. Cette bourse sera un élément important à prendre en compte dans la réflexion en cours sur les moyens de l'autonomie des jeunes. Nous voulons également élargir le programme puisque, de 75 000 à 80 000 présents en début d'année, nous voulons parvenir à 120 000 inscrits à la fin 2002. Ce chiffre n'est pas lancé au hasard, mais lié aux travaux de l'Observatoire de la pauvreté ou à ce que l'on sait des élèves sortant du système éducatif sans diplôme : nous avons l'ambition de toucher l'ensemble des jeunes en difficulté. Nous visons notamment ceux qui sont en errance ou en rupture. Le tout est d'aller les chercher ! Nous ne procédons à aucune sélection, mais pour « suivre » quelqu'un, encore faut-il qu'il se stabilise. Notre action va aussi s'étendre aux chômeurs de longue durée, diplômés ou non, en situation d'échec répété dans leur recherche d'emploi. Pour certains, la durée du parcours pourra être allongée de 18 à 24 mois.

Aurez-vous des propositions concrètes à formuler à tous ?

Nous y travaillons. Nous faisons par exemple une expérience avec l'artisanat du bâtiment. Ce secteur a un fort besoin de main-d'œuvre et il utilise peu le contrat d'orientation. Or il s'agit a priori d'une bonne formule pour les jeunes que nous suivons. Nous allons donc l'ouvrir jusqu'à 25 ans (au lieu de 22) et alléger les démarches des entreprises. Nous avons également signé une convention avec l'AFPA pour voir comment valoriser au mieux les périodes d'emploi et valider les acquis de ces expériences, en tirant parti des nouvelles dispositions en la matière. C'est un fait : les jeunes préfèrent souvent un travail immédiat, même court, à un projet de formation prometteur à plus long terme. Il faut en tenir compte pour essayer de replacer ces activités dans une perspective qualifiante.

Avez-vous les moyens de vos ambitions ?

410 postes supplémentaires seront financés en 2002 et nous espérons que les collectivités locales partenaires nous accompagneront dans cet effort. L'objectif est d'avoir environ un conseiller pour 30 jeunes. Car c'est avant tout l'implication de ces référents et leur qualité d'accompagnement - liées à leur disponibilité - qui sont plébiscitées par les jeunes.

Notes

(1)  L'évolution des plates-formes de service - Rapport n° 2001 095 de l'IGAS. Prochainement publié à La Documentation française.

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