Le parrainage souffre « d'un déficit de connaissance et de reconnaissance » et « a besoin d'abord d'être identifié clairement dans ses objectifs et aussi dans ses limites ». C'est forte de ce constat dressé par le groupe de travail sur le parrainage dirigé par Marie-Dominique Vergez, présidente du tribunal pour enfants de Créteil, que Ségolène Royal a présenté, le 18 janvier 2002, plusieurs orientations pour promouvoir le parrainage. Lequel « a pour but de mettre en contact, en vue d'un engagement durable, des adultes perçus comme des proches dignes de confiance, avec des familles qui ont une demande pour leur enfant : demande d'ouverture sur l'environnement, demande d'espaces de dialogue, demandes d'échanges et de transmissions d'ordre social et culturel », explique ainsi l'auteur du rapport.
Faisant écho à ses propositions, la ministre déléguée à la famille, à l'enfance et aux personnes handicapées a annoncé la mise en place d'un comité national de suivi du parrainage auprès du ministère de la famille, dont Marie-Dominique Vergez assurera la présidence. Il s'agit d'inscrire le parrainage dans la politique familiale du gouvernement comme « outil de prévention sociale », a assuré Ségolène Royal. Qui, comme l'auteur du rapport, juge que l'instauration d'un « statut juridique spécifique n'apparaît pas adapté à la nécessaire souplesse du parrainage ». C'est pourquoi, elle lui préfère l'élaboration d'une charte de parrainage, « cadre de référence qui n'épuise pas sa richesse et sa diversité ». Une charge qui incombera au comité national. Ce protocole commun permettra de définir une cohérence des pratiques et les principes fondateurs du parrainage : bénévolat, souplesse et adaptabilité, engagement dans la durée, relation autour d'un enfant. Il ouvrira également aux associations qui l'adopteront la possibilité de passer des conventions d'objectifs et d'obtenir des financements publics. Autre attribution du comité : organiser une campagne d'information, formuler des recommandations afin de sensibiliser les professionnels et d'intégrer le parrainage dans leurs formations.
Ségolène Royal a, par ailleurs, retenu l'idée de réaliser un guide pratique du parrainage à destination du grand public et des professionnels (caisses d'allocations familiales, conseils généraux, directions départementales de la protection judiciaire de la jeunesse, tribunaux, établissements scolaires...). Une mission confiée aussi au comité de suivi.
Les associations de parrainage ont donc été largement entendues. Elles qui s'étaient déjà inscrites dans cette démarche, en septembre dernier, en se réunissant en un collectif national, « instance de réflexion, d'élaboration et de diffusion des actions de parrainage ». Et qui attendent de cette médiatisation un meilleur taux de satisfaction des demandes. En effet, le rapport relève que les associations ne sont en mesure de répondre qu'une fois sur sept aux requêtes qui leur sont présentées. Ce, faute de parrains.