A la demande du secrétariat d'Etat à l'économie solidaire qui souhaitait discerner « les facteurs de réussite ou d'échec » de ce type de structures, six plates-formes de services de proximité - installées à Lille, Marseille, Rennes, Longwy, Lyon et Saint-Denis - ont fait l'objet d'une étude approfondie (1). Soulignant la diversité de ces organismes, dont l'assise géographique varie de deux communes à l'ensemble d'un département, son auteur, Jean-Michel Chassine, inspecteur général des affaires sociales, dégage néanmoins quelques caractéristiques d'ensemble. Dans cinq cas sur six, l'activité reste concentrée sur les services à la personne (ménage, garde d'enfants, garde-malade, soutien scolaire, cours particuliers). Et cela, en fonction de l'offre préexistante des associations à l'origine de la création de la plate-forme, plus qu'à partir d'études des besoins des usagers.
La dynamique associative est d'ailleurs à l'origine quasi-exclusive de l'émergence de ces plates-formes (qui jouent un rôle d'information, d'orientation et d'observation de la demande). Sans intervention du secteur marchand qui fait l'objet d'une « méfiance plus ou moins explicite », souligne l'auteur qui relève par contre « une démarche contractuelle créative » envers les pouvoirs publics et le secteur coopératif et mutualiste. Démarche obli- gée dira-t-on, tant ces structures restent financièrement fragiles et dépendantes des ressources publiques, souvent majo- ritaires.
Le souci de la qualité est partout fortement affirmé, mais la démarche n'apparaît pas toujours formalisée. De même, les relations avec l'usager, plus connu à travers l'offre que la demande, restent « imprécises, segmentées et parfois contradictoires ». Quant aux partenariats, ils sont souvent plus formels - y compris au travers de procédures d'agrément très administratives -que stimulants.
L'auteur termine sur une série de 12 propositions. Elles visent d'abord à « réduire les complexités », notamment par un remplacement de l'agrément par une certification, la substitution progressive du prestataire au mandataire, la recherche d'une cohérence des modes d'organisation et de financement. Autre objectif : l'encouragement des initiatives, en particulier par l'essaimage, le parrainage, le développement territorial, le travail en réseaux et un réel suivi des pouvoirs publics. L'auteur propose enfin d'ouvrir les perspectives, en favorisant les études de besoins préalables, en développant l'utilisation du titre emploi- services, en élargissant la définition des activités de service à domicile et en permettant le développement d'expériences locales de coopération avec le secteur marchand.
(1) L'évolution des plates-formes de service - Rapport n° 2001 095 de l'IGAS. Prochainement publié à La Documentation française.