« Il faut que le secteur sanitaire, social et médico-social à but non lucratif s'unisse et s'organise pour peser de tout son poids et affirmer son identité au sein de l'économie sociale. Et l'Uniopss doit jouer un rôle moteur au sein de la Conférence permanente des coordinations associatives pour parvenir à cette union. Mais elle doit le faire à sa place, à côté des syndicats d'employeurs et des fédérations d'associations. » Le ton est donné. A 52 ans, Hubert Allier, le nouveau directeur général de l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) veut redonner une visibilité et une lisibilité au projet de l'organisation. Soit, selon ses propres termes, « réinsuffler, dans sa vérité, l'esprit de l'Uniopss qui n'a ni volonté, ni vocation impérialiste ».
La partie ne s'annonce certes pas facile. Il va falloir ramener le calme et restaurer la confiance des adhérents quelque peu déboussolés après la gestion, pour le moins hésitante, par l'Uniopss du dossier de l'Union des syndicats et groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale (Usgeres) et son conflit avec l'Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire, médico- social et social (Unifed) (1). C'est dire la nécessité d'une vision stratégique forte, portée par un tandem uni président/ directeur général. Ce qui n'était plus le cas ces derniers temps : le fossé s'était peu à peu creusé et le dialogue ne passait plus entre Jean-Michel Bloch-Lainé et Hugues Feltesse. Sans doute y avait-il trop d'écart entre le président élu depuis à peine trois ans et l'ancien directeur général qui, en poste depuis 1984, avait connu l'Uniopss aux grandes époques de François Bloch-Lainé et de René Lenoir.
Mais il faudra également redynamiser les équipes du siège national après deux années particulièrement éprouvantes, marquées par une réorganisation interne des services et des difficultés financières. Sans compter la déstabilisation entraînée par plusieurs départs de salariés, dont celui de l'ancienne directrice générale adjointe, Nicole Alix, et, bien sûr, dernièrement, celui, connu déjà depuis plusieurs mois, d'Hugues Feltesse.
A charge pour Hubert Allier, qui a dirigé pendant six ans l'une des Uriopss les plus dynamiques, celle de Rhône- Alpes, connu pour son franc-parler, son sens du dialogue et ses capacités de gestionnaire, de parvenir à imposer sa personnalité dans le fauteuil occupé pendant 17 ans par Hugues Feltesse. Discret et poli, ce dernier n'était certes ni un animateur d'équipe, ni un tribun. Mais, ses compétences intellectuelles et ses capacités d'analyse étaient unanimement appréciées. Les deux hommes ont en commun, chacun à sa manière, d'être des militants soucieux de défendre les valeurs associatives. Reste à savoir si Hubert Allier réussira là où son prédécesseur a échoué : être suffisamment en phase avec le président actuel pour redonner un poids politique et une parole forte à l'Uniopss. Au-delà des critiques sur la méthode, le fait d'avoir été le candidat pressenti par Jean-Michel Bloch- Lainé peut le laisser présager.
La responsabilité est à la hauteur de l'héritage. Hubert Allier peut en effet s'appuyer sur de formidables atouts. A commencer par l'organisation considérable, l'immense machine qu'est devenue l'Uniopss depuis sa création en 1947 par un petit groupe de personnalités et de militants. Celle qui n'a pas d'équivalent à l'étranger réunit, à travers ses 140 fédérations et associations nationales et ses 22 Unions régionales interfédérales des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss), plus de 20 000 associations sanitaires, sociales et médico- sociales. C'est le premier réseau de ce champ tant par sa représentativité que par son caractère intersectoriel. Et d'une formidable vitalité puisqu'il y a, chaque année, trois ou quatre adhésions nouvelles. Les sorties étant - sauf dans le cas la Fédération des établissements hospitaliers et d'assistance privés à but non lucratif (FEHAP), qui s'est retirée en juillet dernier - presque toujours liées à des disparitions d'associations.
Nul doute qu'Hugues Feltesse, bénéficiant au départ de l'aura du président François Bloch-Lainé, a poursuivi l'action de ses prédécesseurs et contribué à bâtir une union large des associations. Grâce à sa diplomatie, sa patience, son sens de l'écoute, son ouverture d'esprit, il est parvenu à rassembler autour d'intérêts communs des associations à l'identité souvent bien trempée et aux points de vue parfois divergents. « Il avait conçu sa fonction comme un tisserand qui doit réunir sur une même pièce de tissu des morceaux différents. Et il a montré toute sa capacité à réaliser cet alliage », juge Patrick Gohet, directeur général de l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei). Ce qui n'était guère évident, d'autant que le champ de l'action sanitaire et sociale n'a cessé parallèlement de s'élargir, intéressant un nombre toujours croissant de ministères.
De fait, l'Uniopss, ces dernières années, a été un lobby puissant et efficace sur bon nombre de projets gouvernementaux. « Par exemple sur la lutte contre les exclusions [à l'origine notamment du collectif Alerte] , l'accueil de la petite enfance, le soutien à la parentalité, nous avons alimenté pour l'essentiel le contenu des textes législatifs et réglementaires », peut s'enorgueillir Hugues Feltesse. « L'Uniopss a également permis de rapprocher les points de vue et de réaliser un partenariat efficace sur la loi rénovant l'action sociale et médico-sociale. Même si elle n'a pu renverser la vapeur et si la loi reste technocratique », reconnaît Jean-Paul Péneau, directeur général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (FNARS). Et c'est à elle notamment qu'on doit les avancées sur le droit des usagers et l'extension du champ de la loi.
Parcours plutôt atypique pour Hubert Allier, grenoblois d'origine et amoureux de la montagne, doté à l'origine d'un DUT technico-commercial enrichi par une année de formation à sciences-po-Grenoble.
Attiré par le social, il va y faire ses premières armes au sein de la Communauté de l'Arche. Il y restera 15 ans : successivement responsable d'un centre d'aide par le travail (CAT) dans l'Oise, directeur d'une communauté (gérant CAT, section occupationnelle et foyers) dans le Pas-de-Calais, chargé de la coordination nationale des établissements, avant de devenir vice-coordinateur international des communautés. C'est en 1987, après s'être consacré une année durant au conseil à la création d'entreprise et à la formation dans le cadre de la boutique de gestion de Vienne (Isère), qu'il entre à l'Uriopss Rhône-Alpes. D'abord conseiller technique, puis directeur technique, il en prend la direction en 1995.
Celui qui est devenu un fin connaisseur des politiques sociales et de la vie associative est nommé directeur général de l'Uniopss (conformément à la décision du conseil d'administration) le 12 novembre dernier. Et succède le 1er janvier 2002 à Hugues Feltesse, désormais chargé de mission à la délégation aux affaires européennes et internationales au ministère de l'Emploi et de la Solidarité.
Hugues Feltesse s'est aussi largement investi au niveau de l'Union européenne à travers le Réseau européen des associations de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale dont il a été le président- fondateur. Portée entre autres par Nicole Alix, l'Uniopss a également pesé de tout son poids pour que le traité de Maastricht intègre la place des associations du secteur sanitaire, social et médico- social. Sans compter la prise en compte par le Comité économique et social des Communautés européennes des services sociaux privés à but non lucratif dans le contexte des services d'intérêt général, à la suite de l'avis rédigé par Jean-Michel Bloch-Lainé.
Enfin, difficile de passer sous silence l'importante action menée au niveau de la vie associative par rapport à « l'affaire des instructions fiscales » ou au statut des dirigeants associatifs.
Epaulé par Jean-Michel Bloch-Lainé, Hubert Allier veut « faire vivre l'Union au sein des trois composantes : l'Uniopss, les adhérents nationaux, les Unions régionales interfédérales des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss) ». L'objectif, cette année, est de parvenir à « repréciser les contours de la mission de l'Uniopss » en profitant d'étapes importantes, comme le 27econgrès des 26 et 27 mars à Tours, suivi pour la première fois des assises de l'union.
Concrètement, il s'agit pour Hubert Allier de mettre en application les principes et orientations fixés par le document interne au réseau, et adopté en assemblée générale, intitulé « Nature, stratégie, organisation et fonctionnement de l'Uniopss ». En effet, il y a deux ans, une commission de travail émanant du bureau, à laquelle participait Hubert Allier, alors directeur de l'Uriopss Rhône-Alpes (2) , s'est attelée à la tâche de revisiter et d'actualiser le projet de l'Uniopss. « Après 50 ans d'existence, il fallait franchir une nouvelle étape : celle de la cohésion interne de l'Uniopss. Qui fait quoi ? Doit-on s'occuper de tout ? Comment employer nos moyens plus efficacement sachant que, quels que soient nos efforts, ils resteront de toute façon limités », explique son président, Jean-Michel Bloch-Lainé. Une rédéfinition jugée d'autant plus nécessaire qu'il fallait prendre en compte les évolutions de l'environnement avec les conséquences de la décentralisation et de la déconcentration, la construction de la branche professionnelle, et aujourd'hui, les enjeux liés à la représentation de l'économie sociale. Sur ce point, « on souhaite que le Conseil des entreprises et groupements de l'économie sociale (CEGES) réussisse », précise Jean-Michel Bloch-Lainé, pour lequel il n'y a pas pas d'autre voie possible pour parvenir à l'unité de ce champ. Mais encore faut-il que les différentes familles s'organisent et le président de l'Uniopss espère bien que tous les partenaires du secteur sanitaire, social et médico-social arriveront à se mettre autour d'une table.
Alors, face à ces évolutions, « où veut aller l'Uniopss et par quels cheminements » ?, s'interroge la commission de travail dans son document. Si ce dernier reprécise la nature et la vocation de l'organisation, il retient quatre axes d'orientations pour l'avenir.
Etre au service de la personne « qui n'est ni l'administré, ni l'assisté, ni le client ».
Elaborer une charte de l'Uniopss afin de mieux organiser les relations souvent ambiguës entre les Uriopss et les adhérents nationaux (en renforçant le rôle d'arbitrage des instances dirigeantes), de progresser au plan de l'interrégional, de redistribuer les initiatives et responsabilités à partir des notions de subsidiarité, complémentarité et transversalité.
Approfondir « les pactes » avec les collectivités publiques pour éviter qu'ils restent des coquilles vides. C'est ainsi que l'Uniopss travaille actuellement avec le ministère de l'Emploi et de la Solidarité à la déclinaison dans le secteur sanitaire et social de la charte d'engagements entre l'Etat et les associations ; nouer des alliances, tout en affirmant les spécificités du secteur, avec les autres acteurs de la société civile de l'économie sociale ; développer les liens avec l'Europe.
Renforcer la gouvernance par l'évaluation et l'établissement de priorités : l'Uniopss ne peut s'occuper de tout, affirme le texte qui invite à faire des choix dans les actions à mener. Ce document qui marque une étape majeure dans la vie de l'Uniopss devrait donc guider la stratégie d'action. Sachant qu' « il n'y aura pas de réorganisation majeure tant que ce travail avec les composantes de l'Uniopss n'est pas terminé », précise Hubert Allier. Travail qui devrait lui permettre de vérifier « l'articulation entre les missions, le projet et les moyens ». I. S.
Incontestablement, l'Uniopss a été une force de proposition sur tous les grands sujets sociaux de ces dernières années. Reconnue tant auprès des associations à qui elle apporte une expertise de qualité et un soutien technique et politique qu'auprès des pouvoirs publics et des conseillers techniques des ministères qui se nourrissent parfois très largement de ses avis pour rédiger les textes législatifs ou réglementaires. Assurant plutôt bien ce rôle délicat de « pont » entre le secteur associatif, sans se substituer à lui, et les pouvoirs publics, sans trop se faire instrumentaliser. « Ce qu'elle dit est tellement pesé, peu partisan, bien balancé, et réaliste qu'on ne peut pas ne pas en tenir compte », souligne Jean-Paul Péneau qui apprécie cette complémentarité avec le discours plus réactif des associations. Ces dernières peuvent d'autant plus taper du poing sur la table et afficher leur singularité qu'elles savent que leurs intérêts communs sont défendus par l'Uniopss. Il y a là comme un subtil partage des rôles où chacun trouve finalement son compte.
Pourtant, qu'on ne se méprenne pas. Le langage de l'Uniopss n'est pas forcément celui de la langue de bois ou du consensus mou. Car si elle prend le temps de rapprocher les points de vue, ses prises de position peuvent, sur certains sujets où il y a convergence, être fermes. On l'a vu avec la couverture maladie universelle ou avec le livre noir sur la prestation spécifique dépen- dance. Mais l'esprit n'est pas celui de la dénonciation : s'il y a critique, elle s'accompagne toujours de contre-propositions. « L'Uniopss ne doit pas se substituer à l'expression légitime et particulière de chacun de ses membres. Il s'agit d'avoir une communication constructive qui donne des éléments qui vont permettre aux pouvoirs publics de progresser dans le contenu des réponses aux besoins sociaux et aux associations de faire remonter leurs préoccupations », explique Hugues Feltesse. « On n'est pas des donneurs de leçons, ni du côté des pouvoirs publics, ni du côté des associations. »
C'est un fait : avec ses conseillers techniques reconnus pour leurs compétences et bien introduits auprès des ministères, l'Uniopss est incontournable et fait autorité. « Si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer », plaisante Nicole Alix. Telle une pieuvre qui plonge ses tentacules dans tous les interstices de l'action sociale, sanitaire et médico-sociale de la base jusqu'au sommet. Une mécanique parfaitement huilée qui, à travers ses 12 commissions sectorielles (petite enfance, lutte contre la pauvreté, personnes handicapées...) et ses quatre commissions techniques (gestion budgétaire et comptable...), offre un lieu d'échange et de débat aux associations et aux Uriopss.
Ajoutons encore les groupes de liaison et de réflexion, les rencontres des directeurs et des présidents d'Uriopss, les multiples organismes dans lesquels elle est représentée et l'on aura une idée de la vaste entreprise qu'elle représente. Et de sa puissance.
Pourtant, paradoxalement, le colosse a des pieds d'argile. Revers à son omniprésence, son fonctionnement lourd, complexe et difficilement lisible, malgré la réorganisation interne autour de quatre départements décidée en 2000. De fait, la multiplication des groupes de travail, des rencontres de dirigeants, entraîne un éclatement des lieux de débat, mais aussi de décision. Au regret de certains administrateurs qui déplorent que certaines orientations importantes échappent au bureau et au conseil d'administration. « Si l'Uniopss décide de proposer un amendement au projet de loi contre les exclusions, elle le fait au niveau de sa commission qui réunit les 40 associations nationales », rétorque Hugues Feltesse, qui souligne que le conseil d'administration, plus restreint, est légitime lui pour traiter des questions plus transversales. Ce mode de fonctionnement a bien évidemment l'avantage de la souplesse et favorise la démocratie de proximité. Certains regrettent néanmoins le « pouvoir clandestin exercé par certaines personnalités ou sous-groupes » et estiment que le bureau n'est pas une réelle instance d'arbitrage et d'orientation. Pour eux, il manque à l'Uniopss une « charpente démocratique » qui lui permettrait d'avoir une parole plus unie et plus musclée. Et lui éviterait, grâce à une meilleure vigie, certains « faux pas » du type de l'Usgeres.
Jusqu'où néanmoins faut-il faire valider les décisions statutairement sans enfermer l'Uniopss dans un carcan démocratique ?, s'interrogent d'autres responsables. Qui expliquent que c'est aussi sa grande souplesse qui a permis à l'organisation d'inventer des solutions et de traverser des crises. Aussi, certains préfèrent-ils mettre l'accent sur le défaut de communication interne. Selon eux, les liens entre les différentes commissions et le conseil d'administration ne sont pas suffisamment organisés. Quant à la communication externe, il est vrai qu'elle s'est développée à travers la revue mensuelle, L'Union sociale, qui a été rénovée, l'édition d'ouvrages et l'organisation depuis quelques années de conférences de presse. Reste que l'Uniopss ne sait pas suffisamment « vendre », dans un style accessible, auprès des associations et des médias, les travaux souvent très riches de ses commissions. Il y a là un gisement et une matière grise insuffisamment explorée. « Les conseillers techniques font un travail remarqua- ble. Mais ce qu'ils font est très mal connu par les associations sur le terrain », regrette Daniel Hardy, président de l'Uriopss Breta- gne. « C'est vrai que le verre est à moitié plein », admet lui-même Hugues Feltesse, qui explique que l'ouverture en 2002-2003 d'un site national et de 22 sites régionaux sur le net, actuellement en préparation, devrait permettre une mise en ligne de l'information et favoriser les échanges.
Mais le véritable talon d'Achille de l'Uniopss, c'est sa pauvreté permanente. Comment comprendre que celle qui est sans arrêt sur la brèche pour informer les associations de l'actualité réglementaire ou législative ou interpeller les gouvernements et infléchir leurs projets, ne tourne qu'avec un budget annuel de 3,35 millions d'euros ? Soit proche de celui de la FNARS (3,51 millions d'euros) et derrière celui de l'Unapei (4,57 millions d'euros). Conséquence : la charge très lourde des 11 conseillers techniques (en équivalent temps plein) - dont la plupart sont à temps partiel -, souvent des militants, responsables de plusieurs dossiers à la fois. « Quand on sait ce dont disposent les chambres des métiers et les fédérations patronales du secteur privé, on voit bien qu'on ne joue pas dans la même cour », s'irrite Hugues Feltesse.
Si les cotisations des adhérents et des Uriopss représentent 40 % du budget, le reste vient à part égale des conventions pluriannuelles passées avec les ministères, la caisse nationale des allocations familiales... et d'actions de marché (journées d'études, produits vendus). Certains reprochent à l'ancien directeur général de ne pas s'être suffisamment battu pour développer davantage les conventions ou avoir des cotisations plus solides. « C'est vrai, et notre base nous y pousse, nous avons consacré le maximum d'énergie à construire des propositions pour améliorer le sort des plus fragiles. L'idéal aurait été en même temps de pouvoir nous occuper plus de nous-mêmes », concède Hugues Feltesse. Lequel reconnaît qu'il y a sans doute tout un travail à mener auprès des pouvoirs publics pour que les dotations attribuées aux associations permettent une augmentation des cotisations. Car toute marge de manœuvre en la matière est bien évidemment limitée par le caractère public des financements.
Alors quel avenir pour l'Uniopss ? « Il faut que son organisation et ses moyens soient à la hauteur de l'image de sa puissance », défend Paul Lebreton, président de l'Uriopss Centre. Ce qui suppose la restauration de son unité en interne et au sein de son réseau. C'est à ce prix qu'elle pourra sortir des stratégies d'appareil, opérer les clarifications nécessaires et être avec ses partenaires un artisan constructif de la représentation de l'économie sociale. « Elle a un rôle extrêmement important à jouer pour défendre le projet associatif face à la loi dominante du marché, la philosophie du chacun pour soi et une administration de plus en plus écrasante », juge Daniel Hardy qui estime urgent de redonner sens à l'action des associations. « Une colonne vertébrale forte donnera davantage de vitalité à l'organisation. Et l'ensemble du réseau en sera d'autant plus créatif. »
Présidents
Docteur Oberlin 1947-1967
Louis Charvet 1967 - 1981
François Bloch-Lainé 1981-1992
René Lenoir 1992 -1999
Jean-Michel Bloch-Lainé 1999
Directeurs généraux
Jean Renaudin 1948 - 1955
Roger Prigent 1955 - 1975
Henri Théry 1976 - 1984
Hugues Feltesse 1984 - 2001
Hubert Allier 2002
« Il faut remettre en mouvement l'Uniopss, affirme pour sa part l'un de ses anciens conseillers techniques, déplorant le “no man's land actuel”. Et que son président dise le tempo qu'il entend donner. Son père François Bloch-Lainé avait une vision prospective et le sens du service public. René Lenoir a géré, quant à lui, l'Uniopss comme un cabinet ministériel avec un souci de rigueur, de professionnalisme et d'efficacité. La stabilité retrouvée avec son directeur général permettra-t- elle à Jean-Michel Bloch-Lainé d'allier l'efficacité à la dimension politique ? » Isabelle Sarazin
(1) Voir ASH n° 2231 du 5-10-01.
(2) La commission était composée de présidents des Uriopss, d'adhérents nationaux, de membres de l'Uniopss, de personnes qualifiées et de deux directeurs d'Uriopss.