Pour lutter contre l'idée selon laquelle la dépendance des personnes âgées est un phénomène inéluctable, Paulette Guinchard-Kunstler a dévoilé, le 16 janvier, sans prendre la peine de le présenter à la presse spécialisée, un plan gériatrique qui doit permettre de développer une prise en charge spécifique à l'hôpital, en lien avec la médecine de ville. 8,23 millions d'euros y seront consacrés en 2002, avec la perspective d'une montée en puissance progressive sur cinq ans. Les moyens ainsi débloqués cette année devraient permettre de renforcer ou créer 35 services de gériatrie. Et, sur cinq ans, 1 200 équivalents temps plein :gériatres, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychologues et assistants de service social.
Ce plan, qui s'inscrit dans la politique du gouvernement en direction des personnes âgées, aux côtés du plan Alzheimer (1) et de l'allocation personnalisée d'autonomie (2), s'organise autour de quatre axes. Le premier a trait au développement, dans les hôpitaux disposant d'un plateau technique suffisant, des unités de gériatrie de courte durée fonctionnant avec une équipe pluridisciplinaire composée d'un gériatre, d'infirmiers et d'aides-soignants, mais aussi de kinésithérapeutes, de psychomotriciens, d'ergothérapeutes, de psychologues et d'assistants de service social. Ces équipes évaluent l'ensemble des besoins de la personne âgée, au plan médical, psychologique, environnemental et envisagent avec le malade et son entourage les conditions de vie après la sortie de l'hôpital.
Le plan tend également à améliorer l'accueil des personnes âgées aux urgences de l'hôpital, par le développement d'équipes mobiles gériatriques intervenant sur place et donnant leur avis sur la bonne prise en charge à proposer.
Par ailleurs, pour renforcer la collaboration entre ville et hôpital, des filières courtes d'admission seront créées, l'objectif étant de « rendre possible l'admission directe en service de gériatrie de court séjour sans passer par les urgences, dans un partenariat organisé entre l'équipe hospitalière et le médecin traitant de ville ».
Enfin, le développement de la prévention, notamment de l'incontinence et des chutes, est le dernier objectif du plan qui « s'appuiera sur une chaîne coordonnée » associant tous les professionnels.
(1) Voir ASH n° 2233 du 19-10-01.
(2) Voir ASH n° 2238 du 23-11-01 et n° 2239 du 30-11-01.