« La France compte 12 millions de retraités, soit 20 % de la population : ils ont droit à une représentation propre dans les instances où l'on décide de leur sort. » Tel est le premier cheval de bataille de la Confédération française des retraités (CFR) (1), créée il y a un an par le rapprochement de quatre organisations : la Confédération nationale des retraités, la Fédération nationale des associations de retraités, l'Union française des retraités et la Fédération nationale des clubs d'aînés ruraux (2).
A l'occasion de sa première assemblée générale, le 15 janvier 2002, la CFR revendique donc sa place, toute sa place, rien que sa place. « Nous ne sommes pas une organisation syndicale et ne le serons jamais, précise son président, Jean-Louis Mandinaud. Mais les organisations syndicales ne peuvent prétendre au monopole de la représentation des retraités. Nous sommes une “nouvelle société” qui a besoin de sa propre expression. Nous ne voulons pas nous substituer aux autres, mais être représentés à côté d'eux, avec eux. » La CFR demande donc logiquement la création d'un groupe des associations de retraités au Conseil économique et social et dans les CES régionaux. Elle voudrait aussi voir évoluer la composition, le rôle et les moyens du Comité national des retraités et personnes âgées ainsi que des Corerpa et Coderpa. Elle souhaite enfin obtenir une place dans les instances responsables des organismes sociaux comme les caisses vieillesse et maladie, en évoquant le précédent de l'Union nationale des associations familiales qui siège dans les caisses d'allocations familiales.
Sur les retraites elles-mêmes, la confédération affirme son attachement au régime par répartition. Elle voudrait voir la pension minimum globale pour une carrière complète atteindre 75 % du SMIC, assouplir les règles de réversion, empêcher que l'écart ne se creuse entre l'évolution des salaires et celle des retraites, enfin que des négociations de branche décident d'une évolution progressive des régimes spéciaux. Elle réfléchit sans tabou sur des questions comme l'élargissement de l'assiette des cotisations, la création d'un régime universel de base, l'extension de l'intervention du Fonds de réserve des retraites aux régimes complémentaires, etc. Elle propose surtout de donner une visibilité aux régimes de retraite avec la définition claire d'un taux de remplacement, qui permettrait de rétablir la confiance entre les générations et dans l'avenir du système.
Par ailleurs, la confédération refuse les discriminations (citoyennes, fiscales, sociales) assises sur l'âge - y compris pour la conduite automobile. Elle demande une prévention plus active des risques de maladie et de perte d'autonomie, une prise en charge décente des prothèses visuelles, auditives, dentaires et une meilleure organisation des soins et de l'aide à domicile. Au total, la CFR compte bien faire prévaloir une politique globale du vieillissement... et d'abord auprès des candidats lors des prochaines échéances électorales.
(1) CFR : 24, rue d'Anjou - 75008 Paris - Tél. 01 44 56 84 32.
(2) CNR : 42, rue Fontaine - 75009 Paris - Tél. 01 42 81 51 82 ; FNAR : 87, rue du Théâtre - 75015 Paris - Tél. 01 40 58 15 00 ; UFR : 34, bd de Picpus - 75012 Paris - Tél. 01 43 42 09 37 ; Aînés ruraux : 24, rue d'Anjou - 75008 Paris - Tél. 01 44 56 84 67.