La direction générale de l'action sociale (DGAS) fait état, dans une note de service, des difficultés rencontrées par les étudiants préparant le diplôme d'Etat d'assistant de service social et les centres de formation pour trouver des « terrains de stage en correspondance avec les besoins ». Une tension plus ou moins aiguë suivant les régions et les formations, selon elle.
Dans l'attente des résultats des travaux engagés sur la réforme de cette formation, la DGAS met tout d'abord l'accent sur la nécessaire mobilisation des acteurs en matière de recherche des stages. Elle invite ainsi les préfets à « examiner avec les centres de formation, les employeurs susceptibles d'offrir des terrains d'accueil aux stagiaires », et à voir avec les professionnels les conditions dans lesquelles l'offre de stage peut être multipliée et diversifiée.
L'une des difficultés majeures trouverait, par ailleurs, sa source dans l'obligation qui est faite aux étudiants d'effectuer un stage de cinq mois en service social polyvalent. Pour y remédier, l'administration demande aux préfets d'appréhender cette obligation en tenant compte des évolutions du mode d'organisation du service social polyvalent, de l'extension des missions des professionnels, de la transformation des services sociaux polyvalents en services sociaux spécialisés et de la diversification des modes et des lieux d'exercice professionnel liés à l'évolution des politiques sociales. « Il importe ainsi qu'au cours de son cursus de formation, l'étudiant ait eu la possibilité, à travers les stages, d'avoir une approche diversifiée des publics et des modes d'exercice professionnel et qu'au moins l'un des stages de formation lui permette de développer des méthodologies d'intervention fondées sur une approche et une prise en charge globale des situations des personnes et des familles et susceptibles d'être inscrites dans une dimension territoriale. » A cet égard, outre les services sociaux polyvalents, plusieurs autres services sont susceptibles d'offrir des mises en situation professionnelle répondant à ces critères : action éducative en milieu ouvert, aide sociale à l'enfance, suivi du revenu minimum d'insertion, missions locales, accompagnement logement, centres d'hébergement et de réinsertion sociale, centres communaux d'action sociale, dispositifs d'urgence sociale...
Dans le même esprit, la direction générale de l'action sociale souhaite que l'instruction des agréments des stages ne soit pas uniquement axée sur le professionnel formateur. Même s'il est « indispensable qu'ils effectuent la plus grande partie des 12 mois de stage de formation avec comme référent direct un “professionnel pair” », les étudiants peuvent être amenés à effectuer l'un des stages dans un service ou un établissement qui n'emploie pas d'assistant de service social, mais un autre travailleur social diplômé de niveau équivalent. « Dans ces cas, une attention particulière doit être portée à la convention de stage qui, outre le projet de stage, doit prévoir explicitement les modalités adaptées et renforcées de suivi et d'accompagnement professionnel », note l'administration.
Cette dernière met enfin en garde contre un désengagement des employeurs dans l'offre de stages, notamment de ceux qui emploient le plus grand nombre de professionnels. Elle rappelle à cet égard que l'engagement du gouvernement de prévoir à partir de la rentrée scolaire de septembre 2002 un « très important plan pluriannuel de formation en travail social » va exiger que les besoins en terrains de stages correspondants soient couverts. Il convient, de plus, « d'avancer vers des modalités de mise en œuvre de l'alternance qui, tout en reposant sur l'investissement du formateur de terrain et de l'étudiant[...] s'appuient également sur l'implication des équipes pluri-professionnelles, des cadres et des employeurs ». Une évolution qui exige de la part des centres de formation « un effort d'explicitation de leur projet pédagogique, une incitation à la participation des milieux professionnels à la formation et la mise en œuvre de moyens permettant d'assurer le suivi des stages et le soutien technique correspondant aux formateurs de terrain ».