L'absence de geste gouvernemental significatif envers les chômeurs et les personnes sans emploi (1) est d'autant plus durement ressenti que le chômage s'accroît de nouveau. Les associations de chômeurs, qui réclamaient une prime exceptionnelle de fin d'année de 500 € (3 279,78 F) pour tous les demandeurs d'emploi et précaires, n'ont pas manqué d'exprimer leur désillusion face à la reconduction à l'identique de la prime de Noël de l'an dernier. « Le suspense avait duré suffisamment et on pensait que la prime serait plus élevée [...] et qu'elle serait étendue à tous les précaires, c'est une grande déception », estime Marc Moreau, porte-parole d'Agir contre le chômage (2). Le Mouvement national des chômeurs et précaires (3) juge également cette reconduction insuffisante. Trop faible dans son montant, « elle ne touche qu'une partie des chômeurs les plus en difficulté », souligne Robert Crémieux, son président, revenant sur l'urgence d'une forte revalorisation des minima sociaux et de l'ensemble des allocations chômage « actuellement en dessous du seuil de pauvreté ». Aussi, la hausse des minima sociaux du 1er janvier, qui est calée sur le maintien du pouvoir d'achat, est-elle jugée insuffisante pour sortir les personnes de la précarité. « Sans compter toutes celles qui passent encore à travers les mailles du filet et ne touchent rien du tout », ajoute Robert Crémieux avec amertume.
(1) Voir ce numéro.
(2) AC ! : 42, rue d'Avron - 75020 Paris - Tél. 01 43 73 36 57.
(3) MNCP : 17, rue de Lancry - 75010 Paris - Tél. 01 40 03 90 66.