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Etablir un droit à l'apprentissage du français

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« L'apprentissage de la langue française est un devoir pour les migrants. Mais qui doit se combiner avec un véritable droit d'accès à la formation. » Telle est la conviction de Pierre Henry, directeur général de France Terre d'asile qui, avec treize autres associations et syndicats, rassemblés dans un collectif « Droit à la langue pour tous les migrants »   (1), lance une pétition nationale. Objectif : faire reconnaître par les pouvoirs publics ce droit à l'apprentissage du français et surtout obtenir qu'il soit organisé avec les partenaires concernés et avec les moyens nécessaires à son exercice effectif. Il faut notamment que les formations linguistiques soient pleinement reconnues au titre de la formation pro- fessionnelle.

Apprendre la langue, précise le texte, c'est pouvoir « échanger, comprendre, se défendre, se confronter à une autre culture et à d'autres codes ; c'est pouvoir choisir de s'ouvrir à d'autres et ne pas être contraint au repli sur soi ou entre membres d'une seule et même communauté ». Appren- dre la langue est donc une condition d' « élémentaire autonomie », mais aussi d' « épanouissement personnel et familial, culturel et professionnel ».

Dans la réalité, bien peu d'immigrants accèdent à l'apprentissage du français. « L'offre de qualité demeure insuffisante et inaccessible, malgré l'ampleur du bénévolat, les efforts des associations et, parfois, la volonté politique », ajoute la pétition. Résultat, commente Pierre Henry : un taux de chômage de 37 % parmi les femmes d'origine sub-saharienne, faute du premier prérequis de la plupart des emplois : la possession du français. Le défaut d'assimilation de la langue motive également 67 % des décisions d'ajournement de l'attribution de la nationalité française pour les femmes et 33 %pour les hommes. « C'est aussi une hérésie de ne pas aider les demandeurs d'asile à apprendre le français pendant les deux ans qu'ils attendent que l'on statue sur leur sort  (2) , poursuit Pierre Henry. On les pousse à la déstructuration plutôt qu'à l'insertion. »

Notes

(1)  Droit à la langue pour tous les migrants : c/o Fédération AEFTI - 16, rue de Valmy - 93100 Montreuil - Tél. 01 42 87 02 20.

(2)  Seuls les réfugiés statutaires y ont droit. Voir ASH n° 2234 du 26-10-01.

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