Dans la continuité du premier plan de lutte contre la douleur (1998-2000) (1), Bernard Kouchner a présenté, le 17 décembre, à l'occasion de la neuvième journée contre la douleur de l'enfant, un nouveau programme pour 2002-2005, doté de 11,13 millions d'euros. Lequel poursuit l'amélioration de la prise en charge de la douleur chronique rebelle (lombalgies, douleurs cancéreuses...) et de la souffrance en fin de vie. Surtout, prenant acte des résultats de l'évaluation du dispositif précédent, le ministre délégué à la santé définit trois nouvelles priorités : la douleur provoquée, en particulier, par les soins (piqûres, ponctions diverses...), celle de l'enfant et la migraine.
Sur cette base, cinq axes d'intervention ont été retenus. Il s'agit, en particulier, d'associer les usagers par une meilleure information. A ce titre, une campagne sera développée en direction des enfants de maternelle et de cours préparatoire. Le ministère entend, en effet, profiter des mesures prévues par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2002, qui vient de rendre obligatoire des examens bucco-dentaires de prévention lors de la 6e année et de la 12eannée, pour développer une information sur la douleur et les moyens de l'éviter et de la soulager. Dans le même sens, le carnet douleur remis aux patients hospitalisés sera remplacé par un « contrat d'engagement douleur », marquant l'engagement de l'établissement.
Autre pan de ce programme : 5,34 millions d'euros devraient être consacrés à la création de consultations de prise en charge de la douleur rebelle en particulier dans les départements qui en sont dépourvus - soit la moitié d'entre-eux - et au renforcement des structures à partir d'une enquête de besoins. En outre, Bernard Kouchner veut améliorer l'information et la formation de l'ensemble des professionnels de santé.
Dans un autre registre, il souhaite amener les établissements de santé à s'engager dans une démarche d'amélioration de la qualité de la prise en charge de la douleur. Pour ce faire, il est prévu de modifier le référentiel d'accréditation de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé. De plus, un guide méthodologique concernant l'organisation de la prise en charge de la douleur devrait être diffusé au premier trimestre 2002 pour aider les établissements.
(1) Voir ASH n° 2063 du 13-03-98.