Recevoir la newsletter

Une nouvelle association pour relayer les besoins des étudiants handicapés

Article réservé aux abonnés

Mieux accompagner les jeunes handicapés sortis du cadre de la scolarité obligatoire dans leurs études supérieures ou professionnelles : tel est le but de l'association Droit au savoir, créée le 10 décembre à l'initiative de neuf organisations (1). Les ambitions de cette nouvelle structure avec Serge Lefebvre, son président (2).
Comment est née cette association ?

Globalement, jusqu'à récemment, la tendance était de considérer que les jeunes en situation de handicap arrivant jusqu'à l'université s'étaient débrouillés jusque-là et n'avaient pas besoin d'une prise en charge spécifique. Puis, dans les années 90, on a pris conscience qu'il n'en était rien. Un comité national informel pour le « droit au savoir », réunissant des associations et des fédérations, s'est constitué. Il était piloté par la Fondation santé des étudiants de France, confrontée à des situations d'étudiants handicapés ayant besoin d'aide. Au fur et à mesure de l'avancement de la réflexion, il est apparu qu'il fallait créer une association pour être mieux entendu et pouvoir éventuellement gérer des structures, par exemple des centres de ressources, même si ce n'est pas à l'ordre du jour tout de suite.

Où en est l'intégration des jeunes handicapés dans l'enseignement supérieur ?

Je citerai quelques données statistiques- parlantes. D'une part, le faible nombre d'étudiants handicapés : 7 029 selon les derniers chiffres du ministère de l'Education nationale, sur un total de 2 143 000 étudiants. D'autre part, les disparités géographiques, énormes : sur 100 étudiants handicapés, l'académie de Toulouse en accueille près de neuf et celle de Strasbourg, un.

Comment comptez-vous agir pour modifier ces tendances ?

Des choses se font, on le sait bien. Il y a déjà plusieurs années que, dans chaque université, existe un responsable de l'accueil des étudiants handicapés. Certaines universités sont bien organisées, par exemple celles de Grenoble et de Chambéry pour les étudiants sourds. En outre, l'Agefiph intervient pour les équipements d'environ 1 000 étudiants. Et de très nombreuses associations locales ont essaimé et mènent des actions ciblées. Dès lors, notre ambition n'est pas de nous substituer à ce qui existe ou de prétendre au monopole. Nous souhaitons en revanche rassembler, favoriser les synergies, regrouper les informations et contribuer à leur diffusion. Notre projet, actuellement, est de constituer un réseau permettant un maillage aussi fin que possible du territoire avec l'aide des associations locales et des membres de Droit au savoir. Ce réseau existe virtuellement, il faut le faire fonctionner. Ce n'est pas si simple. Dans l'immédiat, nous allons essayer de trouver une place dans les structures locales : les groupes Handiscol', qui doivent s'ouvrir à l'enseignement supérieur, les futurs conseils départementaux consultatifs des personnes handicapées (3), les sites pour la vie autonome. Nous voulons relayer dans ces instances l'expression des attentes et des besoins en matière de compensation des situations de handicap et d'égalisation des chances des personnes handicapées qui désirent poursuivre des études supérieures ou professionnelles après la scolarité obligatoire. Mais nous souhaitons aussi être des interlocuteurs privilégiés des ministères. Avec d'autres, mais peut-être plus que d'autres : Droit au savoir ne regroupe que des personnes morales, des associations d'un grand poids. Outre les membres fondateurs, une dizaine d'autres se sont joints à notre démarche (4). Nous comptons tous ensemble un très grand nombre d'adhérents. Quand nous parlons, nous sommes représentatifs. Propos recueillis par Céline Gargoly

Notes

(1)  Les associations fondatrices sont : l'Association pour adultes et jeunes handicapés  (APAJH), l'Association des paralysés de France  (APF), l'Association française contre les myopathies, l'Association nationale des parents d'enfants aveugles, l'Association nationale des parents d'enfants déficients auditifs, la Fondation santé des étudiants de France, le Groupement des intellectuels handicapés physiques, l'association Paul-Guinot, l'Union nationale des amis et familles de malades mentaux. Contact : Fédération APAJH - 26, rue du Chemin-Vert - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 48 07 25 88.

(2)  Serge Lefebvre est aussi vice-président de l'APAJH. On pourra également consulter sur le site Internet des ASH (www.ash.tm.fr) l'interview de Paul Boulinier, vice-président de Droit au savoir et président d'honneur de l'APF.

(3)  Instaurés par la loi de modernisation sociale, dont le projet est en discussion au Parlement et devrait être adopté la semaine prochaine.

(4)  Parmi lesquels l'Unapei, la Fédération des malades et handicapés, la Fédération française de sport adapté, la Fédération nationale pour l'insertion des sourds et des aveugles en France, la Fédération des conseils de parents d'élèves...

Questions à

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur