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La RTT au détriment du « supplément d'âme »

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Après une étude statistique parue en mai (1), la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de l'Emploi et de la Solidarité poursuit son exploration de la mise en œuvre de la réduction du temps de travail (RTT) dans les établissements des secteurs social et médico- social (2) par une enquête plus qualitative, fondée sur une quinzaine de monographies de structures passées aux 35 heures en 2000. Elle montre que, « globalement, le passage aux 35 heures a suscité une satisfaction générale chez les personnels concernés, due à l'accroissement du temps libre, sans que les modalités de l'organisation ou les conditions salariales ne remettent cette satisfaction en cause ». Un enthousiasme modéré, il est vrai, par « la crainte, voire la perception, d'une intensification des rythmes de travail ». En outre, « les temps relationnels sont jugés sacrifiés, les gains de productivité trop importants, les effectifs insuffisants », entraînant, notamment chez les cadres, le sentiment de ne pouvoir faire face.

Les organisations du travail n'ont pas été modifiées de façon radicale, mais sont devenues plus complexes. De nombreux schémas horaires se juxtaposent désormais, « avec les difficultés qui en résultent : coordinations à assurer, polyvalences à augmenter et mettre en place, gestion et comptabilité des temps à instaurer de façon rigoureuse ». Les effets sur la qualité du service offert aux usagers ? « Pour l'instant marginaux », répond l'étude, précisant qu' « il s'agit davantage de sacrifices faits sur le relationnel ou le “supplément d'âme” et de convivialité ». Dans le même temps, cette mesure a permis « le lancement d'une dynamique d'ensemble » dans les établissements, par la définition de projets mobilisateurs ou la réactivation du dialogue social. Toutefois, insistent les auteurs, cet avantage « ne vaut pas quitus pour tout et mériterait probablement d'être soutenu par une réflexion gestionnaire plus affirmée », portant notamment, au-delà de la gestion des temps individuels, sur les modes de coordination d'activités à caractère collectif.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2218 du 8-06-01.

(2)   « La réduction du temps de travail dans les établissements privés sanitaires, médico-sociaux et sociaux : les 35 heures à l'épreuve du passage »  - Document de travail n° 20 - Novembre 2001 - DREES.

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