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Sida : les étrangers en première ligne

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Bernard Kouchner a fait des étrangers vivant en France l'une des cibles prioritaires de son plan de lutte contre le sida, annoncé le 28 novembre (1). Ils apparaissent, il est vrai, comme les parents pauvres du dépistage du VIH et des soins précoces et représentent actuellement près de 30 % des nouveaux cas déclarés, alors qu'ils ne forment que 6 % de la population totale. Le rapport de l'Institut national de veille sanitaire sur la situation du sida en France (2), publié à la veille de la quatorzième journée mondiale contre cette maladie, le 1er décembre, relève en outre que l'absence de dépistage et l'insuffisance de prise en charge des personnes qui se savent séropositives (3) constituent un phénomène « particulièrement préoccupant chez les patients hétérosexuels originaires d'Afrique sub-saharienne et vivant en France ». Ainsi, parmi ces publics, 70 % ne connaissaient pas leur séropositivité au moment du diagnostic de sida sur la période de 1999 à mi-2001, soit une augmentation de plus de 30 % par rapport aux deux ans et demi précédents.

Cet éclairage particulier sur les ressortissants de pays d'Afrique sub-saharienne ne doit d'ailleurs pas occulter, souligne le collectif Migrants contre le sida, l'existence d'une « deuxième épidémie » se propageant majoritairement par voie sexuelle au sein de la communauté maghrébine, après celle des années 80 qui reposait sur le partage des seringues.

Rien d'étonnant, au vu de ces éléments, qu'Act Up (4) s'inquiète du sort des étrangers atteints de pathologies graves, telles que le sida. Ceux-ci, selon la loi française, ne sont plus expulsables et ont droit à des titres de séjour temporaires ainsi qu'à la gratuité des soins… « Pourtant, les expulsions persistent et les étrangers ont de grandes difficultés à bénéficier de prestations de santé », pointe l'association. « Certains hôpitaux vont jusqu'à omettre de proposer l'aide médicale d'Etat à certains malades étrangers, envoyant la facture à l'hébergeant ou à un parent, afin de ne pas avoir à avancer l'argent et attendre les remboursements. » L'association dénonce également le recours aux autorisations provisoires de séjour, qui empêche l'accès à l'allocation aux adultes handicapés, et demande que soit délivrée aux malades étrangers une carte de séjour de dix ans. Elle réclame enfin l'accès à la couverture maladie universelle pour tous les étrangers sans condition.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2239 du 30-11-01.

(2)  Disponible sur le site : www.invs-sante-fr.

(3)  Tendances globales qui ont pour conséquence, depuis 1999, une stabilisation des cas de sida déclarés, après plusieurs années de diminution .

(4)  Act Up-Paris : BP 287 - 75525 Paris cedex 11 - Tél. 01 49 29 44 75.

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