L'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei) (1) et le Syndicat national de ces mêmes associations gestionnaires d'établissements et services (Snapei) (2) viennent de franchir un nouveau pas dans leur démarche qualité. Ils ont présenté, le 15 novembre, deux nouveaux outils, Qualisnap et Qualiprogress, construits avec plusieurs groupes de travail composés de professionnels, de parents et d'usagers- et avec le conseil méthodologique de l'AFNOR -puis testés au printemps dans une demi-douzaine d'établissements.
Une première étape avait eu lieu, le 15 mars, avec le lancement, par l'Unapei, du modèle d'accompagnement personnalisé. Il s'agit d'un questionnaire informatisé comportant 36 items et permettant d'évaluer les besoins d'accompagnement des personnes handicapées mentales, complémentaire de la grille AGGIR (3). Son utilisation suppose une formation préalable d'une journée : actuellement une douzaine de régions ont engagé la formation de formateurs. L'outil se diffuse donc doucement... Cette première grille d'analyse a, depuis, été complétée par deux questionnaires d'auto-évaluation. L'un (Promap usager) est destiné à mesurer le degré de satisfaction des intéressés par rapport au service rendu, l'autre (Promap professionnel) a vocation à recueillir l'opinion des personnels sur la mise en œuvre de l'accompagnement et son adéquation aux besoins. Deux éléments d'appréciation dont le rapprochement sera intéressant pour les responsables des associations.
Enchaînant sur ces évaluations qualitatives des besoins, le Snapei propose deux outils pour mieux évaluer les réponses. Avec Qualisnap, référentiel traduisant 97 engagements de service, chacun gradué selon les différents niveaux d'exigence possibles. Et Qualiprogress, qui permet, en 322 questions, d'apprécier le niveau de qualité auquel la structure est parvenue par rapport à ces exigences. De quoi mesurer « l'écart entre le souhaitable et la réalité, fixer des objectifs d'amélioration et, à terme, évaluer les progrès, explique Philippe Calmette, directeur général du Snapei. C'est une démarche dynamique. »
« Les associations ne nous ont pas attendus pour faire de la qualité, reconnaît volontiers Pierre Matt, le président du Snapei. Cependant, nous devons progresser dans son évaluation, et nous y travaillons depuis près de trois ans. » Pour faire face à une demande des parents eux-mêmes, pour « détecter à temps les dysfonctionnements », mais aussi parce que la réforme en cours de la loi de 1975 institue des obligations d'évaluation. « Nous ne voulions pas nous voir imposer de l'extérieur la définition des référentiels de qualité, ni hériter de simples démarques de ce qui se pratique dans d'autres secteurs », insiste Pierre Matt. « Nous proposons des outils de mise en œuvre de la loi rénovant l'action sociale au bon moment : juste avant la sortie du texte », estime Patrick Gohet, directeur général de l'Unapei. Les outils en question sont d'ailleurs proposés à qui veut s'en saisir : autres associations, conseils généraux, pouvoirs publics. « Ils seront mis sur la table du futur Conseil national de l'évaluation sociale et médico-sociale, précise Gérard Joinneaux, vice-président de l'Unapei. Ils ont déjà vocation à devenir des produits génériques et à tomber dans le domaine public ! ». « Reste que la qualité, c'est d'abord une place dans un établissement adapté pour toutes les personnes qui en ont besoin », rappelle au passage Régis Devoldère, président de l'Unapei. M.-J. M.
(1) Unapei : 15, rue Coysevox - 75876 Paris cedex 18 - Tél. 01 44 85 50 50.
(2) Snapei : 7/9, rue La Boétie - 75008 Paris - Tél. 01 43 12 19 19.
(3) Voir ASH n° 2203 du 23-02-01.