Sur 718 000 actifs handicapés répertoriés comme tels en 1999, 63 % travaillent en milieu ordinaire, 13 % en milieu protégé et 24 % sont au chômage. C'est la première fois que cette catégorie (qui représente un peu moins de 3 % de la population active totale) fait l'objet d'une étude d'ensemble, la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) exploitant en l'occurrence une enquête réalisée par l'INSEE en 1998-1999 (1). Toutes situations confondues, cette population se différencie parce que plus masculine, plus ouvrière, moins qualifiée et plus âgée que la moyenne de la population active.
335 000 salariés handicapés travaillent donc en milieu ordinaire dans le secteur privé, soit 47 % de la population active handicapée. On trouve parmi eux 70 % des accidentés du travail, qui sont d'ailleurs majoritairement des ouvriers de l'industrie. Ils rassemblent une population encore plus masculine et plus âgée que l'ensemble du secteur. Les 117 000 salariés handicapés employés dans la fonction publique constituent au contraire une population plus féminine, plus qualifiée et plus diplômée que la moyenne des travailleurs handicapés (concours oblige). Et qui pratique aussi plus souvent le temps partiel (une fois sur trois). Les 95 000 personnes qui travaillent en secteur protégé sont, logiquement, moins formées et moins qualifiées, mais aussi plus jeunes que la moyenne des actifs handicapés.
Reste le taux élevé (plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale) de ceux qui sont à la recherche d'un emploi, et qui cumulent souvent handicap, faible niveau de qualification et âge élevé, comme le soulignait déjà une récente enquête de l'Agence nationale pour l'emploi (2). Leur risque de rester longtemps au chômage croît avec le nombre de déficiences déclarées. Les handicapés moteurs, moins mobiles, sont plus touchés que les personnes souffrant d'une déficience de la vue, de l'ouïe ou de la parole. Leurs démarches de recherche d'emploi sont plus souvent tournées vers les institutions, ce qui ne paraît guère surprenant et confirme que les habituelles voies d'accès au travail (offre spontanée des entreprises, intérim...) leur sont moins accessibles.
(1) DARES - Premières Synthèses n° 44.3 - Novembre 2001.
(2) Voir ASH n° 2227 du 7-09-01.