La diminution des entrées en contrat emploi-solidarité (CES) se poursuit d'année en année avec 184 000 titulaires à la fin 2000, soit 39 000 de moins qu'à la fin 1999 (et 147 000 de moins qu'en 1996). En revanche, les contrats emploi consolidés (CEC) continuent de progresser avec 126 500 titulaires à la fin 2000, c'est-à-dire 14 000 de plus qu'en 1999 (et 54 000 de plus qu'en 1996). En équivalents temps plein, le total des contrats emploi-solidarité et emploi consolidé représente 192 000 emplois fin 2000, selon les chiffres livrés par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) (1).
Dans les deux dispositifs, sept nouveaux entrants sur dix relèvent des publics prioritaires (demandeurs d'emploi âgés ou de longue durée, allocataires du revenu minimum d'insertion, etc.). Parmi eux, la part des jeunes diminue (15 %), celle des plus de 50 ans augmente (près de 20 %) et la proportion des femmes reste stable (trois sur cinq). A la sortie, les titulaires d'un CES ont passé en moyenne 11 mois dans le dispositif, et plus de trois ans pour les bénéficiaires d'un CEC.
Que deviennent ces derniers à l'issue de leur contrat ? C'est l'objet d'une autre enquête menée par la DARES durant l'année 2000 (2). Un an après la fin du contrat emploi consolidé, 56 % des personnes interrogées ont un emploi, 26 % se déclarent au chômage, 3 % sont en formation, 8 % sont inactives et 7 % dans une autre situation (retraite...). Sans surprise, ce sont les moins de 40 ans et les titulaires d'un niveau bac qui ont le plus de chances de trouver du travail. Parmi les salariés, 62 % sont restés chez le même employeur et seuls 16 % sont entrés dans une entreprise du secteur privé marchand.
Bonne nouvelle : le « passage en CEC gomme les difficultés initiales rencontrées par le salarié lors de la recherche d'un emploi », analyse la DARES . Ainsi, les taux de sortie vers l'emploi varient très peu selon que la personne était, avant le contrat emploi consolidé, chômeur de très longue durée, allocataire du RMI, handicapée... Par contre, les personnes qui sont allées au terme de leur contrat de cinq ans (une sur quatre) s'insèrent plus facilement : près des trois quarts ont un emploi.
Suivre des formations pendant le contrat emploi consolidé augmente les chances de retrouver un emploi. Et, en la matière, ce sont les associations qui en font (relativement) le plus, en formant deux salariés sur cinq. Peu d'entre elles recrutent à la sortie du CEC, mais elles facilitent la transition vers le monde extérieur. A l'inverse, les collectivités locales et les établissements publics ont tendance à conserver les bénéficiaires d'un CEC dans leur effectif, mais en leur proposant rarement des perspectives de formation et d'évolution.
A noter que près de 100 000 établissements du secteur non marchand bénéficient d'emplois aidés (CES, CEC et emplois-jeunes). 60 % d'entre eux sont des associations qui gèrent chacune en moyenne trois contrats aidés.
(1) DARES - Premières synthèses n ° 44.1 - Novembre 2001.
(2) DARES - Premières synthèses n° 43.3 - Octobre 2001.