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Une Bretonne qui tient le cap

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De secrétaire générale adjointe, Yolande Briand, 50 ans, est devenue secrétaire générale de la Fédération CFDT Santé-sociaux le 18 octo-bre (1). Elle succède ainsi à François Chérèque, parti pour la confédération. Une responsabilité qu'elle aborde avec calme, en présentant ses « grands chantiers » pour les deux prochaines années.
Comment décririez-vous votre parcours personnel ?

Je suis originaire des environs de Carhaix, dans le centre de la Bretagne, où j'ai toujours de fortes attaches. J'ai quitté ma région pour suivre une formation de technicienne de laboratoire à Angers, et j'ai exercé ce métier durant 20 ans, au CHU d'Angers d'abord, à l'hôpital de Saint-Malo ensuite. A partir de 1983, j'ai aussi rempli à mi-temps des fonctions syndicales, à l'hôpital mais aussi, au plan interprofessionnel, à l'union locale, puis départementale, et, brièvement, à l'union régionale CFDT de Bretagne. Je suis arrivée à la fédération en 1992, d'abord pour suivre le secteur organisation et conditions de travail, ensuite la fonction publique hospitalière à partir de mars 1995... Une période agitée où, en bonne Bretonne, il a fallu tenir le cap pendant la tempête ! Par ailleurs, je suis grand-mère depuis 15 jours [rires].

Dans quel état trouvez-vous la fédération ?

Plutôt en bon état ! Avec 115 000 adhérents, c'est la fédération numériquement la plus importante de la CFDT. C'est aussi probablement la plus grande organisation syndicale du secteur sanitaire et social. Nous sommes donc une force, mais rien n'est jamais définitivement acquis. Nous devons toujours veiller à développer le nombre d'adhérents. C'est un facteur de crédibilité face aux pouvoirs publics et aux chambres patronales, c'est aussi le moyen de peser dans les négociations locales. C'est également la condition de notre indépendance, y compris au plan financier.

Quel est votre programme de travail ?

Nous devons mener à bien quatre grands chantiers déjà entamés. Le premier porte sur la sortie de la modération salariale dans le secteur privé (consentie en 1998-2000 dans le cadre de la réduction du temps de travail afin d'atteindre des objectifs ambitieux de création d'emplois). Elle se fait mal quand elle n'est pas bloquée, et n'accompagne pas toujours une pérennisation des emplois. Autre tâche à l'ordre du jour : la mise en œuvre de la réduction du temps de travail dans la fonction publique hospitalière. Nous y travaillons au plan national dans la commission de suivi. Mais nous serons aussi très attentifs à ce qui va se passer au plan régional et dans chaque établissement. Notre réflexion va se poursuivre sur la politique sanitaire, sociale et médico-sociale. Les agences sanitaires sont désormais en place. Nous travaillons sur ce qui paraît souhaitable au plan social, dans la perspective de la loi rénovant l'action sociale et médico-sociale. Le niveau régional est-il pertinent dans ce domaine ?Faut-il créer une agence unique sanitaire et sociale ?Nous nous donnons l'année 2002 pour approfondir ces questions et arrêter des orientations. Enfin, après la mise en cause de certaines conventions collectives et dans les négociations en cours, nous réfléchissons à la question des garanties collectives pour les salariés. Trop d'entre eux ne sont actuellement pas couverts par des accords étendus. Nous aurons des choix à faire dans les six mois.

De quel œil regardez-vous les manœuvres en cours autour de la constitution d'un patronat de l'économie sociale ?

Cela n'est évidemment pas de notre ressort, et nous ne voulons pas entrer dans des débats politiciens. Mais nous sommes forcément très attentifs à la question. Nous serions favorables à une évolution qui permettrait d'engager de véritables négociations de branche pour couvrir l'ensemble des salariés du secteur. Le monde associatif, qui ne se situe ni dans le champ du Medef ni dans le secteur public, est dans un no man's land qui ne peut perdurer. Il doit trouver un mode d'organisation qui en fasse un véritable interlocuteur des pouvoirs publics et nous donne, à nous aussi, un véritable interlocuteur. Propos recueillis par Marie-Jo Maerel

Notes

(1)  Sébastien Bosch, qui continue de suivre la branche associative sanitaire, a été élu secrétaire général adjoint. CFDT Santé-sociaux : 47, av. Simon-Bolivar - 75950 Paris cedex 19 - Tél. 01 40 40 85 00.

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