Durant les années 2000-2010, les embauches potentielles d'assistantes maternelles et d'aides aux personnes âgées pourraient représenter chaque année 12,9 % de l'effectif de la profession ! Un chiffre extraordinaire si on le compare au taux moyen de 3 % de renouvellement prévu pour l'ensemble des métiers durant la même période. Ces données proviennent d'un « exercice de prospective » sur l'emploi réalisé par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) (1).
Selon cette étude menée au début 2001, et peut-être optimiste quant aux hypothèses de croissance, trois millions d'emplois pourraient être créés en France d'ici à 2010, soit une augmentation de 12 % par rapport à l'an 2000. Si l'analyse se fonde sur des prévisions économiques forcément aléatoires, elle repose aussi sur des projections démographiques plus assurées, notamment pour ce qui est du départ à la retraite des générations du baby-boom (même si les comportements en la matière peuvent également évoluer).
En tout état de cause, la demande de travail risque d'être forte dans les prochaines années, mais de manière inégale selon les métiers. Et, d'après le modèle de la DARES qui lui permet d'analyser l'évolution de 75 familles d'activité professionnelle, ce sont les assistantes maternelles et les aides aux personnes âgées qui se placent au premier rang pour les tensions prévisibles en matière de recrutement. D'une part, parce que la demande continuera d'être forte, avec l'augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes et le besoin croissant de garde pour les jeunes enfants. D'autre part, à cause du flux abondant de départs à la retraite d'une profession où l'on compte 30 % de plus de 50 ans.
Autant de certitudes qui ne livrent peut-être pas des chiffres à 1 ou 2 % près, mais signalent une tendance lourde et incontestable.
(1) DARES, Premières synthèses n° 43.4 - Octobre 2001.