De quelles aides disposent déjà les personnes âgées qui demandent la prestation spécifique dépendance (PSD) ? Comment leurs besoins sont-ils pris en compte à travers le plan d'aide personnalisé ? Ces deux questions examinées par une enquête réalisée par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (1) du ministère de l'Emploi et de la Solidarité restent d'actualité quelques mois avant l'abandon de la PSD au profit de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) (2).
Sur les 130 000 personnes bénéficiant de la PSD à la fin 2000, 35 % vivaient seules à domicile, 35 % en couple, 25 % chez un membre de la famille et 5 % chez un tiers. Les demandeurs ont 82,5 ans en moyenne et les trois quarts sont des femmes. Selon l'étude, 73 % d'entre eux sont déjà aidés régulièrement et fréquemment : la plupart pour la préparation des repas ou le ménage, mais aussi, dans un cas sur deux, pour la toilette, l'habillage ou la prise de médicaments.
Au moment où est sollicitée la PSD, un plan d'aide personnalisé est élaboré par une équipe médico-sociale, en fonction du niveau de dépendance de la personne, mais aussi de son environnement et des soutiens dont elle dispose. Ce plan propose rarement des aides techniques, car la plupart des demandeurs sont déjà bien équipés. Dans certains cas, cependant, il permet la prise en charge d'un fauteuil roulant, d'un lit médicalisé ou de matériel à usage unique. Dans près d'un cas sur quatre, le travailleur social relève des difficultés liées au logement ou aux conditions de vie, mais seuls 2 % des plans suggèrent des aménagements. En pratique, la PSD sert donc à plus de 95 % à rémunérer des heures d'aide à domicile.
Les plans proposent, en moyenne, 61 heures d'aide à domicile par mois, soit 30 de plus que ce dont les primo-demandeurs disposaient déjà. Et 7 de plus en cas de renouvellement ou de révision. Ce plan est ensuite valorisé selon des tarifs départementaux et 72 %des prestations correspondent au montant ainsi déterminé. Par contre, 28 % des prestations sont d'un niveau inférieur. Au total, la PSD couvre donc en moyenne 56 heures d'aide par mois, soit 5 heures de moins que le besoin estimé.
A noter par ailleurs que, dans le système actuel, un dossier de demande sur quatre est rejeté. Le plus souvent faute de dépendance suffisante, et rarement pour des raisons de dépassement du niveau de ressources, plus facile à apprécier.
(1) DREES - Etudes et Résultats n° 136 - Septembre 2001.
(2) Voir ASH n° 2226 du 31-08-01.