En institution, les femmes sont plus âgées et plus dépendantes que les hommes

Fin 1998, la population âgée de 60 ans et plus hébergée en institution (environ 500 000 personnes) était surtout composée de femmes (74 %), plus âgées et plus dépendantes que les pensionnaires masculins, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de l'Emploi et de

la Solidarité (1). Ces données sont extraites de l'enquête Handicaps-Incapacités- Dépendance  (HID) réalisée la même année par l'INSEE (2).

Les différents types d'établissements accueillant cette population prennent en charge des publics aux caractéristiques distinctes, indique le document. Dans les établissements psychiatriques, les pensionnaires âgés de plus de 60 ans sont relativement jeunes (par rapport à la population étudiée) et, en moyenne, peu dépendants : ils sont entrés jeunes dans l'institution mais y restent peu de temps. Les résidents des établissements pour adultes handicapés se révèlent, eux aussi, assez jeunes, mais ils sont depuis longtemps dans l'institution et très dépendants. Enfin, dans les établissements pour personnes âgées et les unités de soins de longue durée, les pensionnaires sont sensiblement plus âgés et entrés beaucoup plus tard. Ils sont nettement plus dépendants dans les unités de soins de longue durée.

De manière générale, quel que soit le type d'institution, les hommes y sont entrés plus jeunes que les femmes, note la DREES. En effet, l'âge médian lors de l'admission est de 75 ans pour les hommes contre 83 ans pour les femmes. Résultat logique : l'âge moyen des résidentes est de 5 ans et demi supérieur à celui des résidents (84 ans et demi contre 79 ans).

De même, si l'on considère l'ensemble des établissements, les durées de séjour se répartissent de la façon suivante, avec peu de différences selon le sexe : 21 % des personnes sont hébergées depuis moins d'un an, 31 % entre un et trois ans, 18 % entre trois et cinq ans et 30 %depuis plus de cinq ans. Au moment de l'étude, les personnes âgées vivaient, en moyenne, depuis 4 ans et neuf mois dans l'institution où elles ont été interrogées, indique la DREES.

Les difficultés de déplacement constituent l'incapacité la plus répandue, montre l'étude. Ainsi, plus de 200 000 résidentes (environ 57 %) sont confinées à l'intérieur de l'institution. Et, parmi celles qui ne le sont pas, 60 % ne sortent pas sans aide. La DREES a recensé les autres difficultés vécues par les personnes âgées de 60 ans et plus, par ordre décroissant : la toilette et l'habillage, la perte de mémoire ou d'orientation, des problèmes pour suivre une conversation, la préparation des repas, l'hygiène de l'élimination, des problèmes de communication et de dextérité.

Ce sont les troubles de la communication qui apparaissent le plus précocement, les problèmes physiologiques (hygiène, élimination) surgissant souvent en dernier, rapporte le document. Les incapacités surviennent plus tard chez les femmes (autour de 81 ans) et surtout de manière beaucoup plus rapprochée que chez les hommes. Néanmoins, ces derniers en déclarent moins (5,5 en moyenne contre 7 pour les femmes).

A noter que les incapacités apparaissent, dans 70 à 85 % des cas, avant l'entrée en institution. Dernier constat : les personnes âgées affectées d'incapacités entrent rapidement en établissement lorsqu'elles ne vivent pas dans leur famille.