Au cours de l'année scolaire 1998-1999, « 576 faits de violence sexuelle entre élèves, dont 12 % de viols » ont été recensés par le ministère de l'Education nationale. « Aujourd'hui, les chiffres évoqués avec beaucoup de réserve [...]feraient état, pour un trimestre en 2000-2001, d'environ 80 actes de violence à caractère sexuel. » Fort de ce constat dressé, à sa demande, par Nicole Belloubet-Frier, rectrice de l'académie de Toulouse, le ministre de l'Education nationale a annoncé, le 9 octobre, une série de mesures.
Partageant le souhait de la rectrice qui appelait l'institution scolaire à bâtir un discours fondé sur les notions de respect et de règles à observer , le ministre de l'Education nationale a décidé de lancer, à compter du 13 octobre, une campagne nationale sur « l'école du respect ». Ce message sera porté par « des adultes qui, insérés culturellement et socialement, permettront aux jeunes de passer de l'énoncé du principe de respect à celui d'interdit ».
De même, Jack Lang souhaite que l'attention soit dirigée « sur tous les aspects de la vie quotidienne, notamment pour assurer un accueil décent pour les jeunes filles » (vestiaires, toilettes...). Pour mieux connaître et mieux combattre les violences sexuelles, le ministre a rappelé l'installation dès cette rentrée, dans tous les établissements, du logiciel Signa (1) recensant les faits de violence.
Reprenant une suggestion de l'auteur, le ministre a affirmé sa volonté de sensibiliser tout membre de la communauté éducative au « repérage des signes révélateurs d'une violence subie ». A cet effet, un guide Repères pour la prévention des violences sexuelles sera diffusé aux établissement. Des formations intégrant la dimension relationnelle et affective dans les questions relatives à l'éducation et à la santé seront mises en œuvre. D'autres permettront aux personnels de prendre en charge des violences sexuelles. En outre, le ministre a chargé les recteurs d'instaurer des lieux d'écoute dans l'ensemble des collèges et lycées. Ce, pour créer les conditions « d'écoute bienveillante ». Il faut également « donner aux personnels les références des personnes ressources formées à cette écoute dans le système scolaire (assistants de service social...) », a insisté Jack Lang.
Enfin, ce dernier a décidé de créer un groupe de travail intégré au Comité national de lutte contre la violence à l'école, chargé de recenser les innovations conduites sur le terrain.
(1) Voir ASH n° 2220 du 22-06-01.