Elisabeth Guigou souhaite une meilleure articulation entre le sanitaire et le social. C'est ce qu'elle a annoncé, le 9 octobre, lors du colloque « Pour une politique citoyenne de santé mentale ».
Pour ce faire, le Conseil supérieur du travail social (CSTS) se trouve investi d'une nouvelle mission. La ministre lui demande en effet de « mettre en priorité à l'ordre du jour de ses travaux » une réflexion sur « la place des professionnels du social dans le champ de la santé mentale ». Quoique son précédent mandat se soit terminé le 18 juin (1) et que l'on ne connaisse encore ni la composition ni la date d'installation de la nouvelle équipe, le CSTS se voit suggérer « quatre axes de travail ». Il s'agit de dresser l'état des partenariats ou conventions entre travail social et psychiatrie ; recenser et valoriser les expériences innovantes dans lesquelles sont impliqués les travailleurs sociaux ; analyser les différences et les points communs entre les identités et les cultures professionnelles des intervenants des deux champs ; enfin préparer des propositions en matière de formation initiale et continue des professionnels du social. « Il n'est pratiquement pas d'action sociale aujourd'hui qui ne mette en évidence la souffrance psychique des populations auxquelles elle s'adresse », argumente la ministre. Ce qui amène des « demandes croisées » entre « travailleurs sociaux en première ligne » qui attendent de la psychiatrie des interventions de soins aux personnes mais aussi une aide pour leur exercice. Et des professionnels du soin psychiatrique « débordés par cette nouvelle demande sociale » et « eux-mêmes à la recherche de relais sociaux ».
La ministre a également indiqué qu'une réflexion est en cours autour de « contrats pluriannuels de santé mentale », un « nouvel outil » destiné à « institutionnaliser un partenariat » entre les services de l'Etat et ceux des collectivités territoriales pour concevoir des programmes coordonnés. Ce cadre devrait permettre de créer, dans un même territoire, un réseau d'acteurs médicaux et sociaux permettant un projet de prise en charge « global et individualisé ».
Enfin, une mission destinée à éclairer le ministère sur les difficultés et les attentes des personnes handicapées psychiques en matière d'insertion sociale et professionnelle a été confiée au député Michel Charzat.
(1) Voir ASH n° 2219 du 15-06-01 et n° 2220 du 22-06-01.