Toujours dans l'attente d'une réponse au recours gracieux qu'elle a déposé, le 31 août, contre le décret du 3 juillet portant sur les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) (1), la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) (2) a présenté, le 27 septembre, ses autres motifs de préoccupation pour la rentrée.
Au premier rang, l'accueil des réfugiés, dont l'afflux de demandes d'hébergement place les acteurs de l'urgence au bord de l'implosion (3). La fédération a pris l'initiative d'une journée nationale de mobilisation sur ce sujet, fixée au 30 octobre, et unissant les associations d'accueil et d'insertion sociale du collectif Alerte et les associations d'aide aux étrangers. « Le nombre des demandeurs d'asile n'est pas la cause première des difficultés actuelles », souligne la fédération, qui rappelle que le nombre d'arrivées en France était supérieur de moitié à la fin des années 80. « Ce qui a changé et provoque les drames actuels est essentiellement institutionnel », poursuit-elle, évoquant la suppression du droit au travail pour ces publics en 1991, l'allongement des délais d'examen des dossiers - un, deux, voire trois ans -, le taux de refus, qui dépasse 90 % pour les adultes. « La question de fond n'est donc pas la création de nouvelles places dans les foyers et centres d'hébergement, CHRS ou non, spécialisés ou non », explique-t-elle.
Autre point d'actualité, le projet de loi de finances pour 2002 (4). La FNARS accueille favorablement certaines de ses dispositions, notamment, dans le domaine de l'accès à l'emploi, le renforcement de l'accompagnement des chômeurs, l'amélioration du cumul entre certains minima sociaux et le revenu d'activité, la revalorisation de certains financements des dispositifs d'insertion par l'activité économique, ou encore l'augmentation du nombre de contrats emploi-solidarité. Même satisfecit pour le programme TRACE. Son recentrage vers les jeunes les plus en difficulté et la sécurisation des ressources des bénéficiaires pendant les périodes non rémunérées, notamment, « constituent une avancée majeure ».
Néanmoins, les sujets de mécontentement demeurent : l'insuffisance des 500 places de CHRS supplémentaires, le statu quo concernant le niveau et la complexité des minima sociaux, les failles de la couverture maladie universelle, les « publics oubliés » : personnes sous main de justice, en situation ou en danger de prostitution, illettrées...
Enfin, l'avant-projet de loi pénitentiaire présenté en conseil des ministres à la mi-juillet (5) soulève quelques inquiétudes au sein de la FNARS. Elle relève notamment l'absence de référence à la place des associations dans l'accompagnement en détention comme dans le projet d'insertion et de préparation à la sortie. Pas un mot non plus sur « la demande forte » de la fédération de voir les associations socio-judiciaires intégrées, à la faveur de la réforme engagée, au champ de la loi de 1975 sur les institutions sociales et médico-sociales.
(1) Voir ASH n° 2227 du 7-09-01.
(2) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.
(3) Voir ASH n° 2190 du 24-11-00 et n° 2225 du 24-08-01.
(4) Voir ASH n° 2230 du 28-09-01.
(5) Voir ASH n° 2224 du 20-07-01.