Recevoir la newsletter

« Les services sociaux hospitaliers ne doivent pas être les oubliés de la RTT »

Article réservé aux abonnés

Dans quelle mesure la mise en place de la réduction du temps de travail  (RTT) dans la fonction publique hospitalière permettra- t-elle une revalorisation du rôle du service social hospitalier ? Mobilisée sur le sujet, la Délégation nationale de l'association européenne des assistants sociaux hospitaliers (1) manifeste ses inquiétudes à la suite des propositions gouvernementales (2), comme le souligne Claudine Maurey-Forquy, sa présidente.
Comment accueillez-vous les propositions du ministère ?

Les 45 000 emplois annoncés sur trois ans nous paraissent insuffisants. D'autant que nous nous interrogeons sur la façon dont ils seront répartis aux niveaux national et local. Les services sociaux - qui représentent 1 % des effectifs des hôpitaux - ne risquent-ils pas d'être oubliés au bénéfice des services de soins ? Par ailleurs, la durée annuelle du temps de travail fixée à 1 600 heures est sous-estimée car elle ne prend pas en compte les temps de pause et de repas. Sauf à espérer qu'elle soit l'occasion, au niveau de chaque hôpital, d'engager une véritable réflexion sur l'aménagement du temps de travail et la réorganisation des services.

Quelles sont vos attentes par rapport à la RTT ?

Nous réclamons des embauches supplémentaires et la possibilité, dans certains services, de recruter des personnels « volants » pour compenser les congés payés et les absences. Nous souhaitons également voir reconnue la fonction d'accueil du secrétariat avec des horaires élargis. Une fonction qu'il ne peut, actuellement, avec seulement une secrétaire pour quatre ou cinq assistants sociaux, assumer correctement. D'autant qu'il a vu sa tâche se complexifier avec le développement des alternatives à l'hospitalisation.

Dans quelle mesure la RTT peut-elle améliorer la qualité de votre travail ?

Elle n'a de sens que si elle s'accompagne de moyens et d'une remise à plat de l'organisation des services. Nous proposons ainsi que l'octroi de jours de congés supplémentaires s'accompagne de la mise en place d'horaires variables mieux adaptés aux besoins des usagers. Aujourd'hui, il n'y a souvent plus grand monde après 18 heures. Nous suggérons de créer, dans les services, des systèmes d'astreinte rémunérée, le samedi et en soirée. Par ailleurs, nous souhaitons une clarification des organisations de travail et des rôles de chacun afin de mettre fin à certains chevauchements dans les tâches et d'éviter les pertes de temps. Je pense, par exemple, aux services sociaux où il faut gérer des problèmes de transport, d'accueil, de préparation d'hospitalisation... On pourrait imaginer de désigner dans les équipes des personnes référentes plus spécialisées sur telle ou telle question.

Comment les assistants sociaux se sont-ils mobilisés ?

Au sein de l'association, nous avons mis en place des commissions et présenté des propositions. Par ailleurs, les directeurs des hôpitaux ont créé des groupes de travail qui doivent rendre leurs conclusions fin octobre. Dans ce cadre, certains services sociaux se sont fortement mobilisés. Ainsi, nos collègues du centre hospitalier universitaire d'Angers ont réfléchi à une réorganisation autour de quatre pôles d'activité : enfance-famille, gérontologie, pathologies lourdes, handicaps.

Mais le sort du service social hospitalier dépend également de l'ouverture du chantier de la filière socio-éducative…

Les deux choses sont évidemment liées. Sans une amélioration de nos conditions de travail et une revalorisation statutaire, la réduction du temps de travail ne rendra guère notre profession plus attractive. Sachant qu'aujourd'hui outre les difficultés de recrutement, les assistants sociaux hospitaliers cherchent après quelques années à quitter un métier devenu très lourd à exercer. Or, initialement prévu le 29 juin, le chantier de la filière socio-éducative est renvoyé au 4 octobre. Nous serons mobilisés ce jour-là au sein du collectif national de la filière socio-éducative afin qu'il ne soit pas à nouveau repoussé. Propos recueillis par Isabelle Sarazin

Notes

(1)  C/o Hôpital Necker : 149, rue de Sèvres - 75743 Paris cedex 15 - Tél. 01 44 49 47 79.

(2)  Voir ce numéro.

Questions à

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur