Que sont devenues en 2000 les 660 000 personnes qui, à la fin de 1998, résidaient dans une institution socio- sanitaire ou psychiatrique ? 255 000 ont quitté leur établissement, parmi lesquelles 170 000 (26 %) sont décédées et 40 000 (6 %) sont rentrées à leur domicile, répond une enquête de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) (1).
Les décès sont de quatre à cinq fois plus fréquents en institution que dans l'ensemble de la population. Cette « surmortalité est très probablement liée au motif d'admission : le handicap et les problèmes de santé qui le causent ou l'accompagnent », note l'auteur. Elle s'atténue cependant aux âges élevés, après 70 et surtout 80 ans.
Les retours à domicile concernent essentiellement des patients d'établissements psychiatriques. En l'espace de deux ans, 43 % d'entre eux sont rentrés chez eux. Un chiffre supérieur à celui constaté dans les autres types de structures, mais « sans doute légèrement surévalué », l'enquête ne prenant pas en compte les patients qui, après un retour à domicile, sont revenus dans un autre service psychiatrique. Sachant qu'il existe aussi dans ces institutions une « minorité importante de “patients au long cours” ». En 1998, presque 30 % des personnes y séjournaient depuis au moins cinq ans. Moins de 10 % étaient rentrées chez elles deux ans plus tard.
Les enfants handicapés pensionnaires d'institutions spécialisées connaissent également un taux important de retours à domicile : 20 % en deux ans. Par ailleurs, près de 20 % des pensionnaires de 1998 ont changé d'établissement en 2000.
« C'est dans les établissements pour adultes handicapés que la stabilité est la plus grande », ajoute-t-elle : 88 % des pensionnaires de 1998 sont toujours en institution en 2000 et 85 % sont restés dans le même établissement. De plus, près des 4/5 y vivaient depuis au moins cinq ans en 1998, parmi lesquels 95 % y demeurent encore deux ans plus tard.
(1) « Le handicap en institution : le devenir des pensionnaires entre 1998 et 2000 » - INSEE Première n° 803 - Septembre 2001 - 15 F (2,29 €).