Entre octobre 1998 et décembre 2000, plus de deux ans après l'entrée en vigueur du dispositif, près de 95 000 jeunes ont intégré le programme « trajet d'accès à l'emploi » (TRACE), selon une étude de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1). Ce chiffre confirme celui avancé par la députée Hélène Mignon (PS), dans son rapport sur le dispositif présenté en mars dernier (2).
Bonne nouvelle : pour les jeunes entrés dans le programme en 1999 et 2000 et l'ayant quitté à la date du 25 février 2001, « les sorties vers l'emploi dépassent 50 % » (emploi aidé ou non, contrat d'alternance, formation rémunérée), constate l'étude. Mauvaise nouvelle : près d'un tiers de ces mêmes bénéficiaires se retrouvent au chômage (le plus souvent non indemnisé) à l'issue de leur parcours TRACE. L'auteur de l'étude se garde bien d'en tirer une conclusion définitive quant à la réussite ou l'échec du programme.
L'étude montre, par ailleurs, que TRACE n'a pas manqué sa cible. Il s'agit bien d' « un dispositif tourné vers les jeunes en grande difficulté », qui concerne « une population de faible niveau de formation ». De fait, près de 57 % de ses bénéficiaires n'ont pas atteint le niveau CAP ou BEP.
En 2000, plus de la moitié des jeunes ayant intégré TRACE avaient moins de 21 ans, dont un tiers 19 ou 20 ans. « Cette population est donc plus jeune que celle entrée au cours de l'année 1999 », note l'étude. Autre tendance :on assiste à une féminisation du public. Les jeunes filles étaient majoritaires parmi les nouveaux inscrits au programme en 2000 (51,8 %), à l'inverse de l'année précédente (51,1 % de garçons). Cette évolution illustre les « difficultés particulières des jeunes filles au regard de leur insertion dans l'emploi durable », souligne la DARES.
Enfin, sans surprise, « quatre régions représentent à elles seules plus de 40 % des entrées en TRACE » : Nord-Pas-de-Calais (plus de 12 000 entrées), Ile-de-France (plus de 10 000), Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d'Azur (plus de 8 000).
(1) DARES - Premières synthèses n° 37.1- Septembre 2001.
(2) Voir ASH n° 2208 du 30-03-01.