La Fédération nationale des associations pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) (1) a été autorisée, le 3 septembre, par son conseil d'administration, à déposer une plainte contre l'ancien comité départemental de l'Yonne. Elle visera « les dérapages éthiques constatés à la fois par le rapport de l'inspection générale des affaires sociales (2) et le rapport de clôture de l'administrateur provisoire (3) », explique Marie-France Pasquini, directrice générale de la fédération. « Nous estimons que deux rapports de cette teneur doivent avoir des suites judiciaires », souligne la directrice, qui précise que « l'objet n'est pas d'obtenir des réparations financières au profit de la fédération, mais de défendre les intérêts des familles, des usagers et de l'APAJH nationale, dont le déficit d'image est colossal. »
Cette plainte, qui devrait être déposée « sous huitaine », constituera une pierre de plus dans le jardin de l'association Entraide solidarité handicap (ESH) 89 (4), nouveau nom de l'ancien comité départemental, qui a réagi vivement aux conclusions de Claude Lagarrigue, l'administrateur provisoire.
Dans une réponse écrite à ce rapport, elle juge ce document « particulièrement navrant et inobjectif ». Elle s'étonne notamment du fait qu'en juin, l'administrateur provisoire ait proposé au préfet de l'Yonne que « pour l'essentiel, ESH 89 [soit] maintenu dans ses prérogatives de gestionnaire pour les sept établissements sous contrôle de l'Etat ». « On peut donc légitimement penser qu'aucun dysfonctionnement grave ne nous était reproché à cette date », insiste ESH 89. L'association dénonce une « pression », notamment de la Fédération nationale APAJH, ayant abouti en juillet à une décision politique « qui désavouait totalement » le préfet et l'administrateur provisoire, « puisqu'une solution extérieure au département était préconisée (imposée !) par les instances ministérielles ». Dès lors, « il devenait indispensable pour l'administration de construire une argumentation plus solide pour tenter de démontrer la gravité supposée de la situation », assène ESH 89. Laquelle affirme que « rien n'est démontré », mais que l' « on veut diaboliser le président et l'association gestionnaire ».
Elle rappelle que « son absence de responsabilité dans les problèmes des disparues a été clairement établie » par un rapport de l'inspection générale des affaires sociales en avril 2001 (5), que « sa gestion budgétaire et financière a été validée par tous les rapports successifs des commissaires aux comptes », et met en avant « son écoute constante des familles et des usagers, selon les modalités institutionnelles (assemblées générales, comités de gestion, conseils d'établissements) ». Elle affirme à nouveau « sa détermination à faire reconnaître son bon droit par tous les moyens de recours » : son conseil d'administration, le 21 août, a donné tout pouvoir dans ce sens au président, Georges Decuyper.
(1) Fédération APAJH : 26, rue du Chemin-Vert - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 48 07 25 88.
(2) Voir ASH n° 2217 du 1-06-01.
(3) Voir ASH n° 2226 du 31-08-01.
(4) ESH 89 : Chemin des Grevinnes - BP 53 - 89010 Auxerre - Tél. 03 86 72 12 00.
(5) Voir ASH n° 2217 du 1-06-01.