Avec 2 624 milliards de francs versés en 2000, le montant des prestations sociales a augmenté de 3 % en francs courants et de 1,5 % en termes réels par rapport à 1999, selon la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de l' Emploi et de la Solidarité (1). A 28,5 %, la part de la protection sociale dans le produit intérieur brut (PIB) continue cependant de décroître, le maximum historique ayant été atteint en 1996 (29,4 %).
Représentant 44 % du total des prestations sociales, les dépenses liées au risque « vieillesse-survie » (retraites, pensions de réversion, minimum vieillesse, prestation spécifique dépendance) augmentent de 3,2 %, soit moins vite que les années précédentes. Mais, du fait des données démographiques et de l'arrivée à la retraite de générations bénéficiant de droits plus élevés, leur part dans le PIB tend structurellement à s'accroître (12,6 % en 2000 contre 11,3 % en 1990).
Deuxième poste de dépenses : les prestations de santé (maladie, accidents du travail et invalidité) se montent à 33 % du total des prestations. Les charges liées à la maladie augmentent de 5,2 % en 2000, soit deux fois plus vite qu'en 1999, sous l'effet de la forte progression des dépenses pharmaceutiques et des indemnités journalières. La tendance est aussi à un accroissement sur le long terme.
Les dépenses concernant la famille et la maternité atteignent 10 % du total des prestations. Les prestations familiales proprement dites augmentent de 1 % en valeur et diminuent de 0,5 % en termes réels, sous l'effet de la faible revalorisation des allocations familiales, mais aussi des modifications de la composition des familles. Par contre, les autres dépenses liées à la garde des jeunes enfants progressent plus fortement, à proportion du nombre de bénéficiaires : + 3 % pour l'allocation de garde d'enfant à domicile et 10,4 %pour l'aide à la famille pour l'emploi d'une assistante maternelle agréée.
Quant au risque emploi, soit 7 % des prestations, il est en recul, grâce à l'amélioration de la situation économique. Quoique le pourcentage de demandeurs d'emploi indemnisés augmente, leur nombre total régresse, de même que celui des préretraités, leurs allocations respectives diminuant de 0,8 et 2,4 %.
Enfin, les prestations sociales versées au titre de la pauvreté (37 milliards de francs, dont 30 pour le RMI) augmentent moins vite que l'inflation (1,2 %). Les dépenses engagées pour le RMI lui-même diminuent légèrement (- 0,3 %) pour la première fois depuis sa création en décembre 1988, avec une stabilisation des effectifs. Ceux-ci croissent encore dans les départements d'outre-mer (+5,6 %) mais régressent en métropole (- 0,3 %). Au total, ce risque pauvreté ne représente que 1,4 % du total des prestations sociales.
(1) DREES - Etudes et résultats n° 130 - Août 2001.