Assistantes maternelles : de l'agrément à la réalité

A la fin 1999, 402 000 agréments d'assistantes maternelles avaient été délivrés pour une durée de cinq ans par les services départementaux de la protection maternelle et infantile. 26 000 pour l'exercice en crèches familiales et 376 000 comme salariées indépendantes. Parmi ces dernières, 46 000 bénéficient d'un agrément permanent pour accueillir jour et nuit des enfants en situation d'échec familial placés par les services départementaux dans le cadre de l'aide sociale à l'enfance, 320 000 d'un agrément à la journée et 10 000 d'un agrément mixte.

Hors placement, cet effectif correspond à une capacité potentielle d'accueil à la journée de 780 000 enfants, qui s'ajoute aux 202 000 places offertes en crèche à la même date.

Autant de chiffres livrés par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1), selon laquelle seules 230 000 titulaires d'un agrément exerçaient effectivement une activité déclarée à la mi-1999, et accueillaient, chacune, 2,5 enfants.

Agées en moyenne de 44 ans (contre 38 ans pour l'ensemble des salariées du secteur privé), les assistantes maternelles déclarent, en 2000, un salaire net mensuel moyen de 3 200 F (3 800 F pour celles travaillant à temps complet). La moitié d'entre elles n'a aucun diplôme.

La réalité de cette profession n'est pas facile à mesurer, souligne cependant la DREES, l'enquête emploi de l'INSEE incluant, par exemple, dans la même caté- gorie statistique, assistantes maternelles, gardiennes d'enfants et travailleuses familiales. Le recoupement avec les sources fournies par la caisse de retraite des assistantes maternelles et par la caisse nationale des allocations familiales, qui attribue l'aide à la famille pour l'emploi d'une assistante maternelle agréée (Afeama), permet toutefois de mieux cerner le travail déclaré. La création de cette prestation, en 1992, dont l'un des objectifs était précisément de lutter contre le travail au noir, a eu effectivement depuis pour conséquence de faire passer les agréments à la journée de 171 000 à 320 000, soit presque un doublement en huit ans. Dans le même temps, le nombre d'emplois en crèches familiales diminuait de 18 %.

Au total, pour 100 enfants de moins de 3 ans, le nombre de places offertes en crèches est passé de 7 à 9 en huit ans, tandis que le nombre d'enfants officiellement accueillis par les assistantes maternelles est passé de 10 à 31, avec une répartition qui reste très inégale sur le territoire.