Elisabeth Guigou, entourée de six ministres et secrétaires d'Etat (santé, enfance, famille et personnes handicapées, logement, tourisme, économie solidaire, droits des femmes et formation professionnelle) a présenté le nouveau « programme de prévention et de lutte contre la pauvreté et l'exclusion » 2001-2003, le 18 juillet. Les grandes orientations de ce deuxième programme étaient déjà connues depuis juin (1). Très attendu par les acteurs de terrain (2), il cible les efforts en direction des personnes les plus éloignées de l'emploi. Après les derniers arbitrages budgétaires, des précisions chiffrées sont données. Au total, 2 milliards de francs seront consacrés aux mesures nouvelles dans le prochain budget de l'Emploi et de la Solidarité.
Le nombre des bénéficiaires de TRACE (trajet d'accompagnement vers l'emploi) doit être doublé pour atteindre 120 000 jeunes fin 2002. Pour près de 10 000 d'entre eux en rupture sociale, l'entrée dans ce dispositif sera précédée d'une prise en charge de six mois (stabilisation dans un lieu de vie, appui psychologique). De plus, une « bourse d'accès à l'emploi » de 300 € par mois (environ 2 000 F), dans la limite de 900 € par semestre (6 000 F) sera versée à compter de janvier 2002 pendant les périodes non rémunérées ou indemnisées au titre du chômage.
D'ici à juillet 2002, le programme d'action personnalisé pour un nouveau départ (3) concernera 600 000 titulaires du revenu minimum d'insertion (RMI), au lieu de 200 000 aujourd'hui. Une centaine de nouvelles commissions locales d'insertion seront installées.
La rémunération des demandeurs d'emploi en formation, non indemnisés par le régime d'assurance chômage, sera revalorisée. Ainsi, selon le ministère, pour les stagiaires de 26 ans et plus, elle sera portée de 2 002 F à 2 631 F par mois en 2002 puis à 3 259 F en 2003. Par ailleurs, trois catégories d'aides à la mobilité en cas de reprise d'emploi des titulaires de minima sociaux et des demandeurs d'emploi de longue durée non indemnisés par le chômage pourront être accordées à partir d'octobre : une aide à la double résidence de 6 000 F maximum (915 €), une au déménagement de 5 000 F maximum (760 €) et une aux déplacements quotidiens de 1 000 F (152 €).
Parallèlement à l'augmentation du nombre de contrats emploi-solidarité (4), 126 millions de francs supplémentaires seront consacrés, en 2002, à l'insertion par l'activité économique pour financer, entre autres, une aide globale à l'accompagnement de 30 000 F à 80 000 F dans les associations intermédiaires et la revalorisation de 5 000 F de l'aide au poste dans les entreprises d'insertion.
En matière de logement, outre la deuxième phase de réquisition (5) et le programme d'éradication du logement « indigne » (6), 500 places supplémentaires seront créées par an dans les centres d'hébergement et de réinsertion sociale, dont 100 places destinées à accueillir des familles et des jeunes couples sans enfants.
Au chapitre de la santé mentale, Elisabeth Guigou s'engage à ce que 15 millions de francs supplémentaires soient spécifiquement dédiés à la prise en charge des personnes démunies.
Un label « maison de la solidarité » sera accordé à 50 projets en 2002 et autant en 2003, avec 500 000 F par projet, aux points d'accueil qui rassembleront les services sociaux des différentes institutions pour y recevoir et y accompagner des personnes en difficulté.
Enfin, selon le programme, 3 000 travailleurs sociaux supplémentaires seront formés en 2002.
(1) Voir ASH n° 2218 du 8-06-01.
(2) Voir ASH n° 2212 du 27-04-01.
(3) Voir ce numéro, encadré.
(4) Voir ce numéro.
(5) Voir ASH n° 2220 du 22-06-01.
(6) Voir ASH n° 2212 du 27-04-2001.