Rapport sur la psychiatrie : jugement nuancé de l'Andass

Aller au terme de la politique de sectorisation est une bonne chose, se félicite Claude Roméo. S'il se réjouit que le rapport Piel-Roelandt (1) aille dans ce sens, le président de l'Association nationale des directeurs d'action sociale et de santé des conseils généraux  (Andass)   (2) est toutefois plus nuancé sur le contenu des préconisations. Il regrette notamment, « une fois de plus », que les psychiatres veuillent intégrer la santé mentale dans la cité en maintenant une organisation spécifique. Et en continuant à en faire « un réseau à part » qui se surajoute à ceux déjà existants (politique de la ville, protection de l'enfance...). « Plus personne ne s'y retrouve », commente Claude Roméo, qui milite pour sa part pour la création d'un seul réseau territorial de l'intervention sociale. Il faut diversifier les métiers dans les équipes de circonscription d'aide sociale à l'enfance, plaide-t-il, estimant, par exemple, que la « présence d'un infirmier psychiatrique est un enjeu important ».

Autre regret, l'absence de proposition sur la création de structures innovantes à financements croisés offrant une prise en charge à la fois éducative, sociale, médico-sociale, sanitaire des publics. « Certaines personnes par exemple ont besoin d'une prise en charge sanitaire le matin et éducative le soir », explique-t-il, déplorant le cloisonnement actuel des interventions.

Enfin, dernière lacune, le manque d'objectifs chiffrés sur les moyens nécessaires, notamment en matière de pédopsychiatrie, « secteur particulièrement sinistré ».