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« L'ANAS est-elle encore utile ? »

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Réunie en assemblée générale extraordinaire le 23 juin, l'Association nationale des assistants de service social  (ANAS)   (1), en butte à de graves difficultés de trésorerie, s'interroge sur les moyens de poursuivre ses activités. Cette situation, qui pose la question de l'avenir des associations professionnelles dans le travail social (2), inquiète fortement sa présidente, Paola Parravano.
Quelles sont les difficultés de l'ANAS ?

Si ses comptes restent équilibrés, l'ANAS connaît de graves difficultés de trésorerie liées à la fois à la baisse du nombre de participants aux colloques et congrès qu'elle organise et à celle de ses adhérents : passés en quatre ans de 1 700 à 1 200 - dont 800 à jour de leur cotisation. Si les collègues sont nombreux à nous solliciter sur des questions d'éthique et de déontologie, ils n'adhèrent pas forcément pour autant.

Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Nous pensons qu'il est lié pour partie à la baisse générale du militantisme et de l'engagement bénévole. Reste que cette situation nous interroge : l'ANAS est-elle encore intéressante et utile pour les professionnels ? Faut-il ou non qu'elle perdure ? Si oui, comment ? Ce sont ces questions que nous avons débattues, le 23 juin, lors d'une assemblée générale extraordinaire. Si l'idée de fermer boutique a été rejetée, nous avons décidé de réfléchir, avec l'aide d'un consultant, à l'avenir de l'association et à l'évolution de son positionnement dans le champ du travail social. Un groupe de travail ad hoc a été constitué. Il devrait présenter ses propositions, lors de notre prochaine assemblée générale, le 8 décembre 2001.

Dans l'immédiat, comment comptez-vous redresser la situation financière ?

Nous avons constitué un comité de gestion qui va s'occuper spécifiquement de la réorganisation du siège de l'association, composé actuellement de quatre salariés. Sinon, nous envisageons de relancer les « journées d'études du travail » qui constituent un apport financier important. Nous allons également multiplier les journées de formation de courte durée, plus faciles à mettre en place et moins chères pour les employeurs que les grands colloques : deux jours seront consacrés, en novembre, à Angers, au travail social et au partage de l'information. Enfin, nous comptons solliciter davantage la participation financière de partenaires comme la direction générale de l'action sociale ou l'Assemblée des départements de France. Aujourd'hui tout repose sur le bénévolat, nous n'avons aucune subvention. Posé il y a dix ans, ce choix philosophique me semble moins justifié actuellement : il entraîne une « course aux produits » qui nous empêche de réfléchir aux vrais problèmes de société.

Quel est, selon vous, l'intérêt d'une association comme l'ANAS ?

L'ANAS a été créée en décembre 1944 par des assistantes sociales du travail pour soutenir et promouvoir la profession. A l'origine notamment de la rédaction en 1948 du code de déontologie des assistantes sociales - réactualisée en 1980 et 1994 -, elle est devenue au fil du temps un lieu de réflexion sur le sens des pratiques au travers des dispositifs existants. Depuis plusieurs années, elle a élargi sa réflexion à d'autres partenaires et s'est ouverte à des questions transversales au travail social, comme l'a montré l'organisation, en mars 2000, avec la FNARS, du Forum sur l'innovation sociale. Représentée dans de nombreux groupes de travail- au Conseil supérieur du travail social, à la délégation interministérielle à la ville... -, c'est un lieu de concertation et de proposition dans les débats sur l'action sociale.

Quel est votre état d'esprit ?

La désaffection de l'ANAS m'inquiète et m'interroge : les professionnels sont-ils intéressés par l'avenir du travail social ? En tant qu'assistante sociale encadrante technique en polyvalence, ma préoccupation est que le service social, malgré la multiplication des dispositifs, reste au service de l'Homme. Nous devons convaincre nos collègues qu'un lieu de réflexion comme l'ANAS est important pour rappeler la dimension de la citoyenneté et de la démocratie dans le travail social. Propos recueillis par Isabelle Sarazin

Notes

(1)  ANAS : 15, rue de Bruxelles - 75009 Paris - Tél. 01 45 26 33 79.

(2)  Voir la « tribune libre » de Christine Garcette, directrice de l'ANAS , ASH n° 2219 du 15-06-01.

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