Nouveau cri d'alarme de la Fédération nationale d'hébergements VIH (FNH- VIH) (1) à propos du financement des appartements de coordination thérapeutique (ACT). Déjà, en janvier (2), elle se demandait avec quel argent ces structures allaient fonctionner en attendant la promulgation de la loi de modernisation sociale. Ce texte attribue la totalité de leur financement à l'assurance-maladie, alors que cette dernière n'en assumait auparavant qu'un quart, le reste étant imputé à l'Etat (pour moitié) et aux personnes accueillies, souvent solvabilisées par l'aide sociale facultative départementale ou par les fonds départementaux de solidarité pour le logement.
Depuis le début de l'année, rien n'a changé pour les structures gérant des ACT, qui n'ont reçu aucun subside. « Comme d'habitude, nos subventions ne nous étant jamais versées avant la fin du mois de décembre », s'irrite le docteur Guy Sebbah, président de la FNH- VIH. « Mais cette année, cerise sur le gâteau, nous ne sommes même pas sûrs d'obtenir des financements. Impossible de savoir qui dispose de nos budgets en attendant l'entrée en vigueur de la loi. La direction générale de l'action sociale et le cabinet de Bernard Kouchner ne nous disent rien », ajoute-t-il. Une question d'autant plus cruciale que le débat parlementaire concernant cette loi se poursuivra à l'automne, ce qui ne devrait pas permettre l'accès des ACT aux fonds de l'assurance-maladie avant de longs mois. Dans cette impasse, la fédération a envoyé, fin juin, une lettre à Matignon et à l'Elysée pour obtenir un arbitrage du Premier ministre. En attendant, « dans un souci de sécurité, de responsabilité envers les malades », les associations d'hébergement lancent un appel à suspendre les admissions à partir du 1erseptembre 2001, « et ce jusqu'à ce qu'elles perçoivent l'argent nécessaire à un accueil décent et continu des malades ».
La fédération dénonce également, d'une façon générale, les difficultés que rencontrent toutes les associations prenant en charge, de quelque manière que ce soit, des personnes atteintes par le VIH/sida, « gravement menacées » du fait des retards dans le versement des subventions de l'Etat, « irresponsable et coupable ». « Les associations doivent avancer des sommes importantes et paient des agios. Résultat : ce sont les banques qui se font de l'argent sur le dos des malades », déplore Guy Sebbah .
(1) FNH-VIH : 58, boulevard Voltaire - 75011 Paris - Tél. 01 48 05 55 54.
(2) Voir ASH n° 2198 du 19-01-01.