Placements : des mesures « utopiques » pour les assistantes maternelles

Nouvelle réaction négative aux mesures relatives à la protection de l'enfance annoncées en mai par Ségolène Royal (1)  :celle du Syndicat national professionnel des assistantes et assistants maternels (SNPAAM)   (2), qui les a accueillies avec irritation et scepticisme. Il s'interroge ainsi sur la formulation choisie par la ministre, qui souhaite voir les placements réduits à « ceux qui sont strictement nécessaires ». « Ces paroles visent-elles à monter les parents d'enfants accueillis contre les services sociaux ? », se demande le syndicat. Lequel ajoute : « Si nous savons qu'il reste des améliorations à apporter au sein des services de l'aide sociale à l'enfance [ASE] [...], nous sommes témoins que jamais les parents n'ont autant été associés au devenir de leur enfant[...]. Jamais les familles d'accueil n'ont autant été sensibilisées au retour de l'enfant dans sa famille. »

Deux points, particulièrement, suscitent le doute de l'organisation. Le développement du parrainage, tout d'abord. « Nous n'y croyons pas du tout, il a été tenté plusieurs fois et a trop souvent capoté », assène le syndicat, insistant sur « toutes les contraintes liées à l'accueil, les lenteurs fréquentes de l'administration à délivrer les autorisations, de sortie du département, de voyage, d'opérer... ». Sur la sellette également, la proposition d'assouplir le cumul d' un emploi- public ou privé - et d'un contrat d'agent non titulaire comme assistant maternel. « Que l'on nous explique comment un salarié de service public ou privé pourra assumer cette nouvelle charge, souvent démesurée, sans nuire à son premier poste ? Cela aussi nous paraît utopique », affirme le SNPAAM, qui rappelle que les assistants maternels eux-mêmes se voient de moins en moins accorder un agrément mixte - non permanent et permanent -, au motif qu' « un enfant de l'ASE [leur] demandera trop de disponibilité ».