Fin 2000, un peu plus de 800 000 personnes étaient prises en charge par les départements au titre de l'aide sociale, indique une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1). Ce nombre, après avoir sensiblement augmenté entre 1988 et 1996, baisse depuis lors (- 5,2 % depuis 1996) (2), même si cette diminution s'est ralentie en 2000. Toutes les prestations n'ont cependant pas connu la même évolution : les parts de l'aide sociale à l'enfance et de l'aide aux personnes handicapées se sont accrues, celle de l'aide aux personnes âgées s'est réduite depuis 1995.
Le nombre de personnes de plus de 65 ans bénéficiant d'une aide ménagère au titre du minimum vieillesse a ainsi baissé de près de 40 % entre 1992 et 1999, pour atteindre 61 000. Celui des aînés titulaires d'une aide à l'hébergement en établissement s'est également infléchi - de 12 % - en huit ans. Deux évolutions liées à l'élévation du niveau de vie des personnes âgées (3), ainsi que, pour la seconde, à un accueil de plus en plus tardif en institution. « Elles sont alors de plus en plus dépendantes, ce qui fait intervenir les autres mécanismes d'aide : l'allocation pour tierce personne et depuis 1997, la prestation spécifique dépendance » (PSD), notent les auteurs. Le nombre de bénéficiaires de cette dernière, quant à lui, s'est accru de plus de 16 % par rapport à 1999, pour atteindre 124 000. Si l'on inclut les titulaires d'une allocation pour tierce personne, ce sont 167 000 personnes âgées qui, fin 2000, étaient prises en charge au titre de la dépendance, un chiffre toutefois inférieur de 18,5 % à celui de 1996, juste avant l'entrée en vigueur de la PSD. Au final, les 345 000 bénéficiaires de l'aide aux personnes âgées constituent, malgré la tendance à la baisse, la principale cohorte des publics de l'aide sociale.
Après eux, viennent les 264 000 titulaires d'une aide sociale à l'enfance. L'augmentation des placements judiciaires se poursuit. Depuis huit ans, ils ont crû de 20 %, tandis que le nombre de mesures administratives a baissé de plus de 22 %. La tendance, pour ces dernières, est toutefois à la stabilisation depuis 1998. Au total, 137 000 enfants ou adolescents font l'objet de placements. Et 127 000 sont concernés par des actions éducatives, un chiffre à la hausse, qui « confirme l'attention portée par la protection de l'enfance au maintien de l'enfant dans son environnement ».
Près de 195 000 personnes handicapées perçoivent une aide - une allocation compensatrice pour tierce personne dans la moitié des cas, qui permet de faire face aux frais engendrés par le handicap, et notamment à l'obligation d'avoir recours à un tiers pour l'accomplissement des actes de la vie quotidienne.
Enfin, l'étude rappelle qu'un certain nombre de départements ont mis en place des dispositifs d'aide sociale facultative destinés à aider les personnes se trouvant juste au-dessus du seuil requis pour bénéficier de la couverture maladie universelle complémentaire à financer leur adhésion à une mutuelle ou à prendre en charge certaines dépenses de soins.
(1) « Les bénéficiaires de l'aide sociale départementale en 2000 » - Etudes et résultats n° 121 - Juin 2001 - DREES.
(2) Voir ASH n° 2172 du 23-06-00.
(3) Depuis 1992, le nombre de bénéficiaires du minimum vieillesse a baissé de plus d'un tiers passant d'environ 1 100 000 à 700 000 actuellement.