C'est une véritable ode aux départements et à la décentralisation de l'action sociale que délivre Jean-Louis Sanchez, délégué général de l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée, dans son dernier ouvrage. L'auteur dresse, en effet, un bilan très positif du processus né des lois de décentralisation de 1983, qui ont confié la responsabilité de l'action sociale aux conseils généraux depuis le 1er janvier 1984. Bien sûr, en 15 ans, la dépense annuelle nette d'action sociale des départements a progressé de 120 %, alors que, durant la même période, le taux d'inflation n'a augmenté que de 45 %. Bien sûr, on constate « un resserrement des inégalités de service entre départements ». Mais, l'auteur passe un peu vite sur les ratés du volet insertion du revenu minimum d'insertion, le fiasco de la prestation spécifique dépendance, voire le peu d'empressement des conseils généraux à s'impliquer dans la politique de la ville.
Toutefois, l'intérêt de l'ouvrage réside moins dans cet état des lieux élogieux que dans les perspectives qu'il trace. Pour l'auteur, « l'avenir de la décentralisation de l'action sociale se joue maintenant de plus en plus sur la capacité des départements à achever la restructuration de leurs modes d'intervention en direction du développement social ». Et, il reconnaît que le pari n'est pas gagné d'avance. Jean-Louis Sanchez pose notamment deux conditions à la réussite de ce « projet ambitieux » : placer « le social au cœur des politiques publiques » et « le collectif au cœur du travail social ». Bref, si le concept de développement social n'est pas nouveau, nous n'en sommes encore qu'aux « prémices de l'action ».
J.-Y.G. Décentralisation : de l'action sociale au développement social - Etat des lieux et perspectives - Jean-Louis Sanchez -Ed. L'Harmattan - 140 F (21,34 €)