Permettre aux plus modestes de devenir propriétaires de leur logement et accélérer les opérations de démolition/reconstruction sont les deux principales démarches à engager prioritairement pour « casser les ghettos » et réussir la mixité sociale (1), a rappelé, le 22 juin, la secrétaire d'Etat au logement, Marie-Noëlle Lienemann, à l'occasion du 62e congrès des HLM à Toulouse.
La secrétaire d'Etat a invité les organismes HLM à réaliser davantage d'opérations d'accession à la propriété, afin de permettre à des ménages défavorisés de devenir propriétaires de leur logement (accession très sociale à la propriété). Pour les aider dans cette démarche, elle a annoncé la mise en place d'une enveloppe globale de 140 millions de francs. Des crédits qui permettront de subventionner à hauteur de 70 000 F l'achat d'un logement pour les familles bénéficiaires du prêt à taux zéro les moins favorisées, c'est-à-dire celles disposant de ressources équivalant à 1,8 fois SMIC (soit environ 11 000 F). Une « aide au démarrage » destinée, donc, à élargir la catégorie de population pouvant prétendre acquérir un logement. En outre, pour aider le mouvement HLM à plus s'impliquer dans la mixité sociale, l'aide de 70 000 F pourra également être accordée à toutes les familles bénéficiaires du prêt à taux zéro qui accepteront de s'installer dans les zones urbaines sensibles. « Nous pouvons envisager 1 000 opérations d'accession à la propriété très sociale et à peu près autant l'an prochain dans le cadre des zones urbaines sensibles », a indiqué la ministre.
Par ailleurs, en matière de démolition de logements dégradés, « le savoir-faire est acquis, il nous faut désormais aller vite, fort et loin », a déclaré la secrétaire d'Etat. Pour ce faire, le gouvernement a décidé d'y consacrer 500 millions de francs dans le prochain budget, contre 170 millions - auxquels s'ajoutent 100 millions d'aide exceptionnelle - cette année. L'objectif : démolir, comme prévu, près de 15 000 logements en 2002. L'an dernier, 6 000 logements ont été détruits et Marie-Noëlle Lienemann prédit, d'ores et déjà, que le nombre des 10 000 sera atteint en 2001.
« Nous ne casserons pas [les ghettos] en démolissant quelques tours mais en arrivant à ce que la mixité sociale redevienne ou devienne enfin la loi commune dans notre pays », a insisté également la ministre, évoquant la relance du logement social et plus particulièrement le quota de 20 %imposé par la loi de solidarité et de renouvellement urbains (2). 50 000 nouveaux logements devraient ainsi sortir de terre en 2001. Un chiffre insuffisant pour Marie-Noëlle Lienemann, pour qui 70 000 nouveaux HLM par an serait le rythme de croisière à atteindre pour accompagner les démolitions.
(1) Voir ASH n° 2212 du 27-04-01.
(2) Voir ASH n° 2194 du 22-12-00.