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Le CAE soutient l'accompagnement individualisé des moins qualifiés

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Quelles sont les inégalités économiques en France aujourd'hui ? Et que faire pour les combattre ? Un rapport du Conseil d'analyse économique (CAE), organisme d'études et de recherche rattaché au Premier ministre, rendu public le 14 juin, tente de répondre à ces questions (1).

Premier constat : « la France d'aujourd'hui est beaucoup moins inégalitaire que la France prospère des années 60  » (2). Les disparités de salaires nets à temps plein sont, par exemple, beaucoup plus faibles qu'à cette époque. Mais l'extension du temps partiel, notamment, a entraîné un développement des bas salaires (3), et la mobilité salariale s'est réduite de façon significative. Dans ces changements du marché du travail, certaines générations « ont été plus défavorisées que d'autres. Le bien-être de nos concitoyens a clairement été affecté par la montée de l'incertitude économique. C'est peut-être là qu'il faut chercher la source du divorce entre le constat statistique d'une stabilité relative des inégalités et le sentiment général d'une dégradation de la situation souvent exprimé dans les enquêtes d'opinion ». Ce  « divorce » concerne également la pauvreté : on la croit de plus en plus importante, alors que la proportion de ménages en dessous du seuil de pauvreté (4) s'est stabilisée à 7 % depuis le milieu des années 80. Mais en devenant plus jeune et plus urbaine, elle est aussi plus visible.

Si le tableau statistique est encourageant, il mérite quelques nuances. « Beaucoup de salariés sont encore dans des situations fragiles et le retour de la croissance et la baisse du chômage ne suffiront pas à faire disparaître toutes les difficultés », indiquent ainsi les experts du CAE. Ce qui les conduit à formuler des préconisations concernant les politiques publiques : « faire porter l'effort sur la qualité des emplois créés, notamment en termes de conditions de travail et de durée », ou encore développer l'accompagnement personnalisé pour les moins qualifiés. « Beaucoup a été fait [...] pour favoriser [leur] maintien et [leur] retour à l'emploi », soulignent-ils, songeant aux allégements de charges sociales sur les bas salaires ou, plus récemment, à la prime pour l'emploi (PPE)   (5). « Mais il serait dangereux de relâcher l'effort de solidarité collectif », ajoutent-ils, estimant « plus que jamais nécessaire » de cibler les efforts sur les moins qualifiés et les plus de 50 ans, et de poursuivre et intensifier les programmes d'accompagnement individualisé pour les publics en difficulté, comme TRACE et le nouveau départ. Autre piste à explorer, selon le CAE, l'individualisation des droits et prestations et la poursuite du processus de réduction des « trappes à inactivité », amorcée avec la PPE et l'extension des possibilités de cumul entre les revenus de travail et certains minima sociaux. Ainsi qu'une plus grande lisibilité du système redistributif, lequel « a gagné en efficacité » grâce à des prestations de plus en plus ciblées. A cette fin, les économistes recommandent une meilleure information des actifs sur les sommes qui leur sont prélevées chaque année pour financer leurs droits à l'assurance chômage et à la retraite et sur les prélèvements opérés par le système de cotisations sociales à vocation redistributive (famille, maladie, logement...).

Notes

(1)  Inégalités économiques - Tony Atkinson, Michel Glaude, Lucile Olier, Thomas Piketty - La Documentation française - 45 F (6,86 €).

(2)  Tout en pointant les limites de leur rapport, ciblé sur les seules inégalités économiques, qui « s'inscrivent dans le contexte plus global de l'inégalité sociale ».

(3)  Voir ASH n° 2192 du 8-12-00.

(4)  En France, le seuil de pauvreté est fixé à la moitié du niveau de vie médian de l'ensemble des ménages. Il est actuellement de 3 500 F par mois pour une personne seule.

(5)  Voir ASH n° 2218 du 8-06-01.

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