Comment la population perçoit-elle les problèmes de santé mentale et leurs modes de traitement ? La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1) constate la méconnaissance du grand public de la réalité de l'offre de soins.
Pour une majorité des personnes interrogées, il n'existe qu'une alternative à la prise en charge des troubles mentaux : l'hôpital ou le domicile. Seule une sur dix semble connaître l'existence des structures propres aux thérapies psychiatriques, telles que consultations médico- psychologiques, centres d'activités thérapeutiques à temps partiel ou hôpitaux de jour. Les auteurs de l'enquête ont également cherché à savoir quelle signification revêtaient pour l'opinion les termes couramment utilisés pour désigner les personnes atteintes de troubles mentaux. Le mot « fou » est associé aux notions de violence et d'enfermement en hôpital psychiatrique, tandis que le « malade mental » est davantage perçu comme pouvant être soigné et guéri, là encore par le biais d'une hospitalisation. Enfin, la dépression semble considérée comme assez banale et plus familière ; elle est probablement « l'une des formes de trouble mental les mieux acceptées par la société ».
Par ailleurs, il apparaît que l'accueil et le soin à domicile d'un proche souffrant de troubles mentaux est plutôt bien accepté par les familles - quatre personnes interrogées sur dix se disent prêtes à soigner un proche « malade mental » et plus de huit sur dix un « dépressif » -, même si cette prise en charge est ressentie comme une difficulté.
(1) « La santé mentale en population générale : image et réalité » - Etudes et résultats n° 116 - Mai 2001 - DREES.