Hubert Brin, président de l'Union nationale des associations familiales (UNAF) (1), a indiqué, le 1er juin, que celle-ci pourrait limiter à une « présence symbolique » sa participation à la conférence de la famille - fixée au 11 juin - si les arbitrages financiers s'avéraient insuffisants. Le mouvement familial, au vu de ce qui s'est passé l'an dernier (2), est en effet très inquiet sur l'utilisation des excédents de la branche famille. « Si les marges de disponibilité pour les mesures de la conférence de la famille n'étaient pas sensiblement supérieures au montant du fonds de transfert du Fonds de solidarité vieillesse, je serais dans l'obligation de prendre des décisions graves quant à la nature de la participation de l'UNAF à cette conférence », a d'ailleurs averti Hubert Brin, dans un courrier faxé le 31 mai à Elisabeth Guigou. S'il se dit prêt à d'éventuels transferts de charges, encore faut-il qu'il y ait négociation, avertit le président de l'organisation.
A quelques jours de la conférence de la famille, il est revenu sur les dossiers prioritaires pour l'UNAF. Outre la nécessité de poursuivre les investissements en matière d'accueil de la petite enfance, le président a évoqué ses craintes quant au « morcellement » du dossier du droit de la famille. « Nous avons demandé au gouvernement qu'il reste vigilant sur la cohérence de l'ensemble des textes », a-t-il précisé, estimant notamment qu'il n'y avait pas urgence à légiférer sur la transmission du nom.
Par ailleurs, si Hubert Brin est favorable à l'inscription dans le code civil de la possibilité de garde alternée de l'enfant en cas de divorce, « cela ne doit pas être considéré comme la panacée universelle ». Et il appelle à la vigilance sur une mesure qui peut parfois « poser des difficultés dans la construction identitaire de l'enfant ».
Quant à la reconnaissance de la place du père, elle passe selon l'UNAF par la création d'un congé pour celui-ci - fixé à un mois et rémunéré au même titre que le congé maternité - à la naissance de l'enfant. Ou par le versement d'une « allocation logement supplémentaire » aux pères divorcés afin qu'ils puissent accueillir leur (s) enfant (s) dans le cadre du droit de visite. Dans cet esprit, l'UNAF souhaite d'ailleurs également une campagne d'information auprès des bailleurs privés et publics afin que la présence d'enfants soit considérée au moment de l'attribution d'un logement.
Autre dossier prioritaire, bien sûr, les jeunes. Si l'UNAF défend pour eux le principe d'un dispositif de prêt-contribution (3), elle espère dans l'immédiat voir avancer les mesures d'accès à l'emploi et au logement. Outre un « abondement significatif » du programme TRACE, Hubert Brin souhaite que l'on cible le logement « de tous les jeunes » et non pas seulement des plus déstructurés. Et l'UNAF se dit prête à appuyer toutes mesures visant l'extension à 22 ans de l'âge limite de prise en compte des enfants pour le versement des allocations logement. Ou celles favorisant l'accès à un logement autonome en développant un système généralisé de mutualisation des cautions et en ouvrant les prestations de logement aux jeunes.
(1) UNAF : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 49 95 36 00.
(2) Le gouvernement avait opéré un transfert de charges de 2 milliards de francs du Fonds de solidarité vieillesse sur la branche famille de la sécurité sociale.
(3) Dans le cadre de l'avis du Conseil économique et social rédigé par Hubert Brin - Voir ASH n° 2208 du 30-03-01.