L'objectif affiché par Ségolène Royal de réduire le nombre de placements d'enfants continue de susciter des réactions. Aux critiques de l'Union nationale des associations de sauvegarde de l'enfance, de l'adolescence et des adultes (1), s'ajoutent désormais celles de la Fédération nationale des associations d'entraide des pupilles et anciens pupilles de l'Etat (Fnadepape) (2). Préconiser la baisse de la moitié des placements revient à supposer que « le placement serait un rapt et non une protection », s'insurge cette dernière. Estimant par contre que, pour la stabilité de l'enfant, il convient « d'arrêter les incessants allers et retours, dévastateurs entre familles et établissements de placement ». Satisfaite par ailleurs du projet d'inspections qualitatives, l'organisation demande que ces évaluations concernent « les propres pratiques des services de l'aide sociale à l'enfance [ASE] , ainsi que les familles d'accueil ». Enfin, elle insiste sur la nécessité de développer la prévention et de généraliser l'aide aux jeunes adultes issus des services de l'ASE.
C'est également « une véritable politique de prévention » que réclame la fédération SUD Santé-sociaux (3). Celle-ci refuse de voir, dans les placements « abusifs », « une quelconque dé-formation des travailleurs sociaux », mais estime qu'ils sont la conséquence de la complexité de la politique sociale. Laquelle « ne prend en compte ni le contexte économique des familles, ni ne donne de véritables moyens aux travailleurs sociaux ». Jugeant nécessaire de « penser l'organisation du travail social différemment et de redonner la parole à l'ensemble des acteurs », la fédération entend organiser des états généraux du travail social d'ici à la fin de l'année 2001.
(1) Voir ASH n° 2215 du 18-05-01 et n° 2216 du 25-05-01.
(2) Fnadepape : 47, rue Pasteur - 54510 Tomblaine - Tél. 03 83 29 91 81 - Internet :
(3) SUD Santé-sociaux : 23, rue de la Mare - 75020 Paris - Tél. 01 40 33 85 00.