« Appréciant la rigueur habituelle des articles publiés dans votre revue, je me permets de réagir au commentaire de mon ouvrage paru dans le n° 2212 du 27 avril 2001, page 31 », nous écrit Jean-Marie Petitclerc.
« Vous me faites dire : “La prévention spécialisée n'est plus adaptée à la réalité des grands quartiers urbains.” Reconnaissez qu'il s'agit d'une citation tronquée, ôtée de son contexte. Je me permets de citer les propos exacts : “La massification des phénomènes de délinquance juvénile, ainsi que le problème posé aujourd'hui par le rajeunissement des acteurs de délits, constituent des signes évidents d'un relatif échec des politiques de prévention de la délinquance, telles qu'elles ont été pensées et mises en œuvre durant ces vingt dernières années.
“Et la forme la plus pointue de la prévention, destinée aux adolescents rencontrant les plus grandes difficultés sur le plan de l'insertion sociale, autrement dit la prévention spécialisée, si elle continue d'être pertinente dans les rares lieux où des éducateurs chevronnés continuent de savoir développer une approche interpersonnelle des jeunes très marginalisés, n'est aujourd'hui plus adaptée à la réalité des grands quartiers urbains, où les problèmes d'éducation de la nouvelle génération se posent de manière massive.” »
« Résumer ces deux paragraphes par le constat “la prévention spécialisée n'est plus adaptée à la réalité des grands quartiers urbains” donne un ton polémique à la réflexion, dans lequel, moi-même, issu de la prévention spécialisée (j'ai dirigé une équipe durant cinq ans), [je] ne me reconnais pas. »
Les nouvelles délinquances des jeunes - Violences urbaines et réponses éducatives - Jean-Marie Petitclerc -Ed. Dunod - 135 F (20,58 €).