L'allongement de la durée de vie aura un impact « positif mais limité » sur le chômage, indique dans son avis sur Les personnes âgées dans la société présenté le 21 mai, le Conseil économique et social (CES). Celui-ci avait été saisi de la question du vieillissement de la société par le Premier ministre à l'issue de l'année internationale des personnes âgées (1).
En préambule à son rapport, le CES s'élève contre une image dévalorisée du vieillissement, considéré comme coûteux pour les actifs. Il refuse également l'exclusion précoce du marché de l'emploi dont sont victimes des salariés jugés trop âgés, et « demande que tout soit mis en œuvre pour enrayer rapidement les phénomènes d'exclusion précoce des salariés du marché de l'emploi ». Enfin, il appelle de ses vœux « une revalorisation du minimum contributif et du minimum vieillesse ».
Du fait de leur rôle actif dans la société, qu'il faut reconnaître et promouvoir, selon le CES, les personnes âgées ont droit à une meilleure représentation, aux niveaux local et national. Pour mieux les associer aux débats qui les concernent, il propose aussi une réforme du Comité national des retraités et personnes âgées (CNRPA) (2) dans le sens d'une plus grande indépendance et d'une fonction consultative renforcée. Rappelons qu'il y a quelques mois, cette instance avait vivement regretté de ne pas avoir été consultée sur le projet de loi instituant l'allocation personnalisée d'autonomie (3).
Le Conseil économique et social recommande en outre de reconnaître et de promouvoir la place des personnes âgées dans la société, en particulier de soutenir le rôle des « aidants naturels » au sein de leur famille. « Il ne s'agit en aucun cas de les “professionnaliser” et de les conduire à remplacer les salariés spécialisés, mais de leur apprendre des comportements qui contribuent à prévenir leur épuisement », dans le cadre, par exemple, d'un développement des centres locaux d'information et de coordination.
Enfin, même si la saisine du Premier ministre excluait la question des retraites et de la « dépendance », le CES souhaite
« une réflexion approfondie et large sur la question de la prise en charge, par la collectivité, de la perte d'autonomie », dont l'allocation personnalisée d'autonomie « peut constituer un élément important ».
(1) Voir ASH n° 2144 du 3-12-99.
(2) Le CNRPA, présidé par le ministre en charge des affaires sociales et placé sous sa tutelle, peut être consulté sur toutes les questions touchant à la politique de la vieillesse.
(3) Voir ASH n° 2205 du 9-03-01.