Recherche : la chaire du CNAM attribuée à Brigitte Bouquet...

Pressentie depuis plusieurs mois pour être titulaire de la chaire en travail social créée au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) à compter du 1^er septembre prochain (1), Brigitte Bouquet, directrice du Cedias-Musée social, a vu sa nomination confirmée par un décret du 30 avril. C'est à présent « un challenge » qui attend l'intéressée, selon sa propre analyse, la chaire devant « contribuer à répondre aux enjeux du travail social ».

Cette assistante sociale de formation a déjà défini plusieurs axes de travail. Elle entend faire de cette chaire un lieu d' « articulation » des pratiques professionnelles et des savoirs disciplinaires, d'une part, et des politiques publiques, d'autre part, ainsi qu'un lieu de « structuration et production de savoirs et de pratiques professionnelles ». La chaire conduira ses propres recherches et devrait créer, à terme, son propre diplôme d'études approfondies (DEA) de travail social. Toutefois, ce dernier n'étant pas considéré comme une discipline, les candidats devront, pour leur thèse, réintégrer une filière « canonique », la sociologie par exemple. Brigitte Bouquet souhaite également « contribuer à une fédération des travaux de recherche », dans l'optique de la création d'un centre de ressources européen  (voir ci-dessous).

L'intégration du travail social au sein du CNAM ne va pas sans difficultés. Cette institution a, en effet, une culture du système modulaire et de la validation d'acquis permettant à chaque étudiant d'organiser sa propre formation. « Or il n'est pas question de démanteler les formations en travail social », met en garde la directrice du Cedias. Un avertissement qui vaut aussi pour la mise en place de la licence professionnelle (2), sur laquelle la chaire a déjà été sollicitée . Sa titulaire entend, sur ce point, travailler en amont avec les appareils de formation pour éviter la « destruction » de l'existant.

Devant l'ampleur de la tâche - et la pauvreté des moyens matériels dont elle disposera pour la mener à bien -, Brigitte Bouquet entend « prendre son temps », de façon à réussir cette création qui marque « une reconnaissance du champ social » dans la recherche. Elle consacrera donc sa première année au montage des différents projets en partenariat avec les professionnels et les universitaires.

C.G.