A l'occasion de son assemblée générale du 5 avril, le Syndicat national des associations pour la sauvegarde de l'enfant à l'adulte (Snasea) (1) - doté d'un nouveau président, Michel Ridou, notamment président de la Sauvegarde de la Sarthe (2) - a passé en revue les dossiers qui préoccupent les institutions sociales et médico-sociales.
Il pointe bien sûr toutes les difficultés d'application des 35 heures, qui « altèrent gravement » la qualité du service rendu aux usagers. « Les projets d'accompagnement sur des périodes de 48 heures, les séjours et les activités hors établissement de longue durée, la mise en œuvre des centres éducatifs renforcés risquent d'être rendus impossibles si des dispositions spécifiques au secteur d'activité ne sont pas prises », prévient le Snasea (3). Et celui-ci de regretter vivement que le dossier « chambre de veille » ne soit toujours pas réglé. La négociation de branche ayant échoué et le « ministère de l'Emploi et de la Solidarité restant totalement silencieux sur cette affaire », les employeurs sont condamnés à régler de manière rétroactive les heures de nuit « sans qu'aucun financement ne soit assuré du côté des autorités de tarification » (4). « Si cette situation se prolonge, c'est l'emploi qui est menacé », avertit le syndicat patronal.
Le même type de problème se pose pour la mise en place de l'avenant 265 sur la revalorisation des revenus des cadres de la convention collective de 1966 (5). Puisque sa prise en compte financière n'est « pas totalement assurée », les associations éprouvent de « grandes difficultés dans son application ». Elles souffrent de plus « des interprétations des autorités de tarification allant à l'encontre de l'esprit et de la lettre de l'avenant ».
Quant au projet de loi de réforme de la loi de 1975 sur les institutions sociales et médico-sociales, le Snasea le juge « décevant », car « il ne reconnaît pas l'engagement associatif et continue à placer le secteur privé à but non lucratif dans une logique de tutelle déresponsabilisante ».
Le syndicat rappelle en outre que, dans le cadre de sa récente adhésion à l'accord de branche sur l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés (6), il va créer 250 emplois d'ici à 2005 et financer 50 000 heures de formation pour les personnes handicapées.
Enfin et surtout, le Snasea « est extrêmement préoccupé par l'évolution des emplois et des qualifications » du secteur. Il estime en effet que, parmi ses 55 000 salariés, 8,5 % sont prêts à partir à la retraite, que 13,2 % franchiront le pas entre 2003 et 2007 (contre 9,1 % au niveau national) et 18,6 % en 2008-2012 (contre 10,3 % en moyenne nationale). Le syndicat appelle donc l'Etat, les employeurs et les syndicats de salariés à trouver d'urgence « des réponses adaptées en termes de voies d'accès à la qualification ».
L'Association nationale des directeurs d'action sociale et de santé des conseils généraux (Andass) (7) vient d'ailleurs de demander à Elisabeth Guigou et Michel Sapin d'organiser une table ronde « visant à prendre des mesures exceptionnelles immédiates, afin de favoriser le recrutement de travailleurs sociaux ». Selon elle, le schéma national des formations sociales de 2001 à 2004 prévoit un nombre insuffisant de nouvelles places dans les centres de formation et laissera un déficit en postes qu'elle évalue à 600 pour les assistants sociaux et 550 pour les éducateurs spécialisés.
L'Andass souhaite aussi une réforme statutaire pour les travailleurs sociaux, prenant mieux en compte leurs compétences et ajoutant un niveau complémentaire dans leur déroulement de carrière.
(1) Snasea : 27/29, avenue Parmentier - BP 54 - 75521 Paris cedex 11 - Tél. 01 43 14 89 00.
(2) Il remplace Guy Courtois, désormais vice-président.
(3) Voir ASH n° 2202 du 16-02-01.
(4) Voir ASH n° 2188 du 10-11-00 et n° 2206 du 16-03-01.
(5) Voir ASH n° 2188 du 10-11-00.
(6) Voir ASH n° 2207 du 23-03-01.
(7) Andass : BP 10 - 93001 Bobigny cedex - Tél. 01 43 93 80 00.